Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?

Publié le par Lael

Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?

12 episodes 2013 + 2ep "Buddy Complex: Kanketsuhen" 2014

Aoba watase est un étudiant lambda, sauf qu'un jour sa compagne de classe Hina lui avoue qu'elle vient du futur, et qu'un mecha* futuriste débarque dans la cour de l'école pour tuer Aoba !

La première chose qui frappe, c'est le visuel : y'a pas à dire, c'est du grand art, les combats sont dynamiques, le cadrage, les angles de vue, tout est beau. Donc je me suis d'abord dit "waw il est vachement beau cet anime de mecha". Le premier épisode nous montre déjà une bataille spatiale très impressionnante :

Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?

Coup de coeur personnel pour le design du Cygnus, étrange vaisseau qui servira de base opérationnelle tout le long de l'anime, avec ses pattes/réacteurs qui sont amovibles (là on ne les voit pas) :

Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?

L'histoire commence rapidement, Aoba, sans qu'on lui demande son avis, se retrouve brusquement propulsé dans le futur où la guerre se fait par mécha interposé contre une super-dictature qui conquiert le monde. Et bien sûr le héros va se retrouver très vite à piloter un mecha (même si l'anime a une "bonne" explication au fait qu'il se débrouille rapidement, cf plus bas le système de couplage).

Le mythe du héros naïf et innocent (il joue juste au basket hein !) dans toute sa splendeur

Le mythe du héros naïf et innocent (il joue juste au basket hein !) dans toute sa splendeur

Au bout de deux épisodes, j'ai pensé : "heu, l'histoire de la méchante dictature en face, le design des robots, ce réalisme dramatique où tu pilotes en poussant des manettes, le vaisseau servant de base, la façon de raconter l'histoire, ce plan là... c'est du Gundam en fait ?!"

Entendons nous bien, j'ai adoré Gundam Seed, et Gundam est peut être la référence du genre, mais je ne regarde pas des mecha pour avoir une énième version de la même chose. J'ai découvert le genre par sousei no aquarion  et Aquarion evol, qui sont des mecha mythologique qui n'ont rien à voir avec Gundam. Même constat pour Escaflowne, qui faisait le paris fou de mélanger monde médiéval et mecha, ou encore le dernier en date que j'ai vu, Xam'd lost memories, avec sa mythologie et son univers propre. J'ai même vu un mecha (dont le nom m'échappe) où les combats de robots sont un sport ! Bref, on peut varier sur le même thème, et celui des mecha n'en fait pas exception.

Oui Dio, on n'est pas obligé de faire toujours la même histoire

Oui Dio, on n'est pas obligé de faire toujours la même histoire

J'ai alors remarqué que le créateur de Buddy complex, Hatate Hajime, signe aussi la saga Gundam depuis le début ! En fait il s'agit d'un pseudonyme désignant un collectif de créateurs du studio Sunrise. Bref inutile de cacher que c'est un Gundam, les gars, où vous aviez trop peur qu'on se plaigne de manger toujours la même chose ? Là où cela commence à devenir lassant, c'est lorsque la trame scénaristique vient rappeller Gundam Seed (ah beh tiens, des ennemis échoués ensemble sur une île perdue, quelle aubaine pour les scénaristes hein ?) ou reprennent des filons qui marchent (les génériques techno, les méchas avec des couleurs bien nettes, rouge, bleu, blanc... et rose pour la fille hem).

Là où Buddy Complex marque un point, comme je l'ai déjà dit, c'est le visuel : pardon mais dans Gundam Seed c'était franchement pas réussis (il date de 2002 faut dire).

l'écrasant visuel de Buddy Complex

l'écrasant visuel de Buddy Complex

Venons-en à l'histoire. à base de trahisons et de secrets en temps de guerre, c'est du Gundam tout craché, et c'est très bien maîtrisé (normal vu l'xp) les épisodes s'enchaînent sans heurts. Sauf que ça reste un sous-gundam sur l'émotionnel, on peine à s'accrocher vraiment aux personnages. Car Buddy Complex est assez lisse là où Gundam Seed va oser y aller plus franchement : si Aoba va se sentir un peu coupable lorsqu'un compagnon est blessé par sa faute, il se fiche royalement de tuer l'ennemi (avec le mecha qui explose sans qu'on voit rien de spécial). Là où GS osait nous montrer le calvaire des pilotes qui explosent ou sont coupés en deux (avec une finesse démentielle car sans aller dans le gore), et où l'ennemi pouvait être ami et musicien (purée je me suis toujours pas remis de cette mort). Bref, Gundam évite le manichéisme, mais à part Hina endoctriné, BC à tendance à revenir vers un manichéisme un peu plus basique.

Les seconds rôles sont discrets mais pas oubliés, et c'est appréciable de sentir un équipage autour des héros. Ah oui c'était aussi dans Gundam Seed XD

Les seconds rôles sont discrets mais pas oubliés, et c'est appréciable de sentir un équipage autour des héros. Ah oui c'était aussi dans Gundam Seed XD

Là où des petites pointes d'originalités se démarquent c'est sur l'idée d'un voyage dans le temps, et de "couplage" entre mecha (et pas un assemblage de différentes machines comme ça arrive parfois). Alors ça demande une explication : pour être au maximum des rendements des machines, l'esprit des pilotes sont "connectés". Ils partagent ainsi leurs compétences, et ont leurs sens ultra-exacerbés. Le visuel d'ailleurs de ce qui se passe quand ils sont connectés est très réussis. Bref, bien sûr Aoba est un surdoué alors que c'est rare et que ça demande de l'entraînement, mais passons. Il trouve donc un "coupleur pilote" avec qui il s'associe, Dio. Et là, certains disent que la relation des gugus est quasi homosexuelle... Faut dire que leurs phrases de programmations qu'ils rabâchent à chaque fois peut être pris de travers (j'ai même vu une explication d'un fan à mourir de rire).

Aoba et Dio, les héros de l'histoire

Aoba et Dio, les héros de l'histoire

Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?
Buddy complex, un "petit" mecha pour faire découvrir le genre ?

Mais en fait, il s'agit d'un fan-service pure et simple pour les fujoshi (littéralement les filles "pourries" aimant le yaoi, donc les relations amoureuses entres hommes), et à part une phrase qui va un peu loin (en résumé "ils se connectent super bien ! normal c'est l'amour... je rigole") ça reste pas désagréable et y'a pas de quoi crier au loup. Toute façon Aoba n'est obsédé que par Hina.

Car on en vient à ce qui fâche : en premier lieu, le rabâchage. Il es clair que les scénaristes étaient en panne d'inspiration pour les dialogues, j'estime à une vingtaines de fois minimum où Aoba hurle "Hinaaaaaaaaaaaaa" (je vous dit, il est obsédé). Le pire vient peut être de leur tentative d'explication scientifique du système de couplage. Il y a même un épisode entier à ça. Au final ils en viennent à une théorie plus que foireuse pour mélanger ça avec le voyage dans le temps. Oui parce qu'il faut en parler !

Dès le premier épisode, toute personne ayant déjà vu un peu de SF où réfléchissant cinq minute va comprendre un phénomène temporel que nos héros vont mettre 12 épisodes à capter, et en passant par des théories fumeuses. Mais le pire c'est la fin. ça partait bien, tout l'anime se tenait sur la cohérence, eh puis patatras. Ils ont ajoutés une complexité absurde de boucle temporelle qui ne tient pas deux secondes, que les deux épisodes "bonus" de la saison 2 vont nous expliquer, et ce de manière très incompréhensible. Au secours !

bande annonce officielle

Conclusion ?

Buddy Complex est un Gundam qui ne se l'avoue pas. Ses atouts tiennent au visuel et à une histoire qui coule bien : sa durée courte pourra je pense donner un bon aperçu à quelqu'un n'ayant jamais vu de mecha. Mais il manque l'émotionnel et le tripal d'un Gundam Seed, et la série s'enlise au final dans des complications temporelles qui gâchent tout.

Bref, je conseille quand même si vous avez envie d'un petit mecha gundam-like (parce que voir un gundam c'est 50 épisodes en général), mais il ne faut pas s'attendre à un chef d'oeuvre :)

3/5

*à toute fin utile, rappelons qu'un mecha c'est un robot géant.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article