[Série TV] Umbrella Academy, des supers-anti-héros névrosés

Publié le par Lael Marguerite

[Série TV] Umbrella Academy, des supers-anti-héros névrosés

Difficile de passer à côté du succès de la série, sortie en février sur Netflix. Mais que vaut elle au juste ?

Dans les années 80, 43 femmes, qui n'étaient pas enceintes, vont donner naissance à des enfants extraordinaires. Sir Reginald Hargreeves, un inventeur richissime, adopte sept de ces enfants. Il crée l'Umbrella Academy pour les recueillir, et prétend qu'ils sauverons le monde. Des années plus tard, les enfants sont devenus des adultes d'une famille dysfonctionnelle, et se retrouvent à la mort de leur père adoptif. Entre meurtre possible à élucider et fin du monde, ils vont devoir urgemment régler leurs problèmes de famille.

10 épisodes, SF, série renouvelée.

Ce qui m'a frappé en premier lieu, c'est l'esthétique visuelle. Il y a un travail d'artiste derrière, chaque angle de caméra est inattendue, décalée. Sublimée par des effets spéciaux digne des plus grands films (ce réalisme de dingue pour Pogo le singe qui parle !!), la série va s'attarder à créer de l'atmosphère, des jeux d'ambiance où l'image se fait tableau (que dire devant la scène de Klaus qui se retrouve "ailleurs" avec seulement son t-shirt de coloré dans un monde en noir et blanc ?).

vanya et pogo

vanya et pogo

L'ennui, c'est que la création d'atmosphère va se passer aussi par beaucoup de temps vide. C'est la deuxième chose qui m'a frappé lors du premier épisode : c'est à peine s'il y a trois phrases en une heure !! Alors oui, cela souligne parfaitement le manque de communication entre les personnages, mais il faut dire qu'à regarder c'est un peu pénible. J'ai donc eu un peu de mal avec la narration qui est très lente, et suit des choix assez incongrus. Cela dit j'ai aimé que le focus soit fait sur les personnages avant l'action (un peu à la mode de Travelers), cela les as rendu vivants. Et heureusement le rythme s'accélère un peu vers le milieu de saison. Oui parce qu'il y a quand même une fin du monde à éviter.


Alors côté histoire, on est à la fois dans quelque chose de convenu (sauver le monde et le manichéisme final du scénario) et dans quelque chose de complètement décalé. A l'image de Klaus avec son parapluie rose et son manteau à plume, on découvre une théorie de voyage dans le temps originale mais fumeuse (je n'ai pas vraiment accroché). Il faut savoir qu'à la base, l'Umbrella academy est un comics ultra déjanté, et la série ne va pas aussi loin (voir cet article sur les différence, attention ultra méga spoilers, regardez la série avant !!). Mais elle yoyote bien de la crinière quand même, ainsi il y a un androïde, un singe qui parle, et tout ça en toute normalité... et puis, il y a les déguisements incongrus des "méchants", cha-cha et Hazel.

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Mais quand je dis "méchants", c'est à prendre avec des pincettes : c'est avant tout des humains (qui en l’occurrence sont fatigués de leur job de tueur). Parce que cette série, c'est en premier lieu des personnages hauts en couleurs. Des personnages qui, parfois, finissent par nous taper sur le système : Vanya par exemple (dont ils ont bien raté la psychologie à la fin). Mais tous en fait, à un moment où un autre, parce qu'ils sont humains et font donc des erreurs stupides, et possèdent leurs failles et défauts. Parce que des problèmes, ils en ont : avoir cette enfance bizarre a fait d'eux des gens bizarres, et qui galèrent à s'entendre. Cela m'a parfois perturbé, parce qu'ils sont beaucoup dans leurs coins respectifs, à dire qu'ils se soutiennent tout en ne s'inquiétant pas pour les uns ou les autres quand ils devraient (L'absence de Klaus quoi !). Bref, ils peuvent se montrer méchants envers leur frère ou sœur, avoir le mot qui dérape, tout en essayant de s’intéresser à l'autre et de le protéger (là je pense notamment à la relation Allison/Vanya). C'est une dynamique peut commune pour un groupe de personnages ! C'est certes parfois trop caricatural, mais ça change. Parce que tout le dilemme de cette saison, finalement, c'est comment s'accorder malgré les blessures dans l'égo des uns et des autres.

Je finirais en vrac sur trois "notes" dominantes pour moi :

- Klaus. Le plus excentrique de la famille, constamment drogué, il fait parti des chouchous du public et ça se comprend. J'ai été touché par son aventure, et surtout, sa solitude, vivre une telle épreuve alors que ses frangins ne se sont même pas rendus compte de son absence... En plus il est interprété par un acteur fait pour le rôle : Robert Shehan, que l'on connait pour avoir joué un autre super-héros complètement fêlé dans Mistfits (et d'ailleurs certains accents de Umbrella Academy font penser à Mistifts).

- Numéro 5. Autre personnage qui s'en sort admirablement, la série fait agréablement le focus sur lui, et j'ai été touché par son histoire avec Dolores, c'était à la fois tendre, tragique, et poétique.

numéro 5

numéro 5

- Hasel et la serveuse. Alors eux ils ont illuminés ma journée et ça a été pour moi une grosse motivation de vouloir connaitre leur évolution. Enfin une histoire d'amour qui n'a rien du classique "ado amoureux de la belle fille du coin". C'était rafraichissant, mature et beau.

Enfin, avertissement : cette série présente parfois des éléments assez violents, par exemple Klaus pouvant invoquer les morts on se retrouve avec des zombies tués affreusement.

En conclusion, une série atypique, décalée, qui parfois m'a dérangé dans sa bizarrerie. Une série faites de gens, de personnages un peu barrés, cassés par la vie, avec une esthétique visuelle originale et rafraichissante. Je suis curieuse de voir l'évolution de cette série, et d'avoir plus d'explications sur certains mystères*. Cette série n'est pas un coup de cœur absolu à cause de certains choix scénaristiques, de sa lenteur, et de dialogues un peu trop bancals. Je suis sceptique aussi concernant ma capacité à supporter les personnages s'ils n'évoluent pas un peu. Cela dit je conseille ! C'est un Objet Cinématographique Non Identifié, alors c'est rafraichissant dans le paysage, même si ce n'est pas forcément ultra "bon".

4/5

*l'origine du père, l'agence temporelle... Sachant que dans le comics il n'y a pas de réponse non plus apparemment !

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eh oui les gars c'est la fin du monde !

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