[avis lecture SFFF] Le cycle des robots T1 d'Asimov, et L'empire des mechas de Peter Tieryas
SF, anticipation, 1950
Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi.
Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.
C'est en ces termes qu'Isaac Asimov réinventait le robot en 1950 : de la créature de Frankenstein envahisseur, le robot devenait un être pensant et en proie au doute. Ce miroir des questionnements métaphysiques de notre société est-il toujours valable aujourd'hui ?
Oui bien sûr. Ces nouvelles nous parlent de dilemmes moraux, du genre et si pour sauver un être humain il faut en tuer un autre etc... Mais j'ai trouvé que c'était tout à fait adapté aux robots et moins à notre cas finalement, ou de manière indirecte. Par exemple l'un des derniers textes pose la question de savoir si on peut avoir confiance en un robot pour accomplir des devoirs civils de maire ou de juriste. J'ai trouvé la thématique intéressante, bien que celle qui concerne l'être humain soit subsidiaire : peut-on faire confiance à quelqu’un pour assumer cette fonction ?
De plus, si la révolution que ce texte a amené à l'époque est évidente, elle est beaucoup moins pertinente aujourd'hui : le robot d'aujourd'hui est par essence le robot tel qu'Asimov l'a décrit, intelligent et réflexif, presque humain. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si l'un des personnages de robots les plus connus depuis, Data de Star Trek the next generation, est doté d'un "cerveau positronique" qui est une invention d'Asimov !
Coté forme, cet ensemble de nouvelles (arrangées en fix up) suit presque toujours le même schéma : un robot présente une panne incongrue, il doit être robospychanalysé pour comprendre en quoi une incompatibilité entre les trois lois l'a fait buguer. Il faut le dire, c'est plutôt ennuyeux comme procédé. Ces textes contiennent très peu d'actions, ce sont surtout de longues discussions analytiques. Ajouter à cela un duo scientifique qui se lance des piques humoristiques, de façon très british (ça m'a un peu rappelé Black et mortimer) : j'ai été complètement hermétique à leurs psychologies, ne comprenant pas leurs paroles, et autant dire que ces passages ont été un calvaire à lire.
Qu'est-ce qu'il me reste de ma lecture ? J'ai aimé suivre l'évolution de ce futur imaginé par Asimov qu'on devine en toile de fond, surtout sur les derniers textes. Je comprend aussi que le personnage de la génie scientifique Susan ai pu marquer les esprits, elle a du caractère.
Conclusion : Ces textes étaient intéressants, mais leur forme scolaire et intellectuelle m'a beaucoup ennuyée, et il a fallu que je les lise en plusieurs fois. Je crois que j'aurais voulu plus d'action, un récit, une histoire quoi. Pas des discussions théoriques lol. Malgré tout cela reste du Asimov, et j'aime beaucoup l'univers de cet auteur et sa plume coule bien. Pas étonnant à ce qu'il continue d'être LA référence en SF.
3/5
Ce n'est pas une surprise pour personne je pense, je suis fan des mechas. Mais si ceux ci sont fréquents dans l'animation japonaise, je n'en ai presque pas rencontré au cours de mes lectures (exception notable avec les mechas de l'Empire de la Route de la conquête). Il se trouve que j'écris actuellement le spin off de Makoto, mon roman uchronique japonais, et devinez-quoi : il y a des mechas évidement lol.
Bref, quand j'ai vu la couverture de "l'empire des mechas", j'ai d'abord flashé sur l'illustration. . Lire une uchronie avec des mechas, et un autre Japon, ça me rappelais aussi ce que j'écris, j'étais donc très curieuse de savoir ce qu'en a fait cet auteur américain. J'aurais du me méfier, en général les romans sur lesquels j'aime la couverture je n'aime pas le texte...
Après une très longue et ennuyeuse exposition (50 pages quand même), ça bouge suffisamment pour que j'ai eu envie de continuer, mais franchement je ne le conseille pas. C'est très cliché. Ce roman est une sorte de pot pourri entre un Stratégie Ender du pauvre pour la vie scolaire, Le Maître du Haut Château pour l'uchronie, et un sous-Pacific Rim pour les mechas. L'univers uchronique est très peu détaillé et manque de substance. Il y a des défauts aussi bien dans le fond que dans la forme. J'ai notamment pas accroché au personnage principal, car sa psychologie est fluctuante et manque de profondeur. Ainsi au début son absence d'émotions, alors qu'il se retrouve brusquement en guerre, m'a dérouté : il risque sa peau mais ça ne semble pas le déranger !
Clairement si ce n'était pas les mechas et l'influence japonaise, ce qui me passionne, je n'aurai pas pu le finir. D'ailleurs, il y a des références geek mais la plupart m'ont échappés (il faut avoir joué au bon jeu), j'ai juste sourit à la référence à Saint Seiya. Certes on sent que l'auteur connait le milieu du jeu vidéo et que cela l'a inspiré, mais c'est bien insuffisant pour faire un bouquin au delà de la private joke. D'ailleurs le milieu supposément geek-école militaire ne m'a pas accroché, sans doute parce que je peinais à me mettre à la place des personnages (qui au delà du héros font plus de la figuration qu'autre chose). Pour finir j'ai trouvé maladroit la façon dont était inclus le vocabulaire japonais, la plupart du temps non traduit : si vous êtes otaku vous pouvez en comprendre la plupart, pour les autres débrouillez-vous...
Conclusion : vous l'aurez compris, je n'ai accroché ni au fond ni à la forme. Difficile de croire que ce roman a gagné des prix. L'empire des mechas nous livre une resucée de tout les clichés du genre. Cela peut plaire à des lecteurs plus jeunes ou moins exigeants, mais à mes yeux c'est un raté. Je vous invite plutôt à regarder un bon Gundam ou de revoir Pacific Rim !
2/5
ps : finalement le seul truc que je retiens, c'est l'idée d'avoir un équipage à bord d'un mecha pour le contrôler comme un navire, avec plusieurs personnes dédiés à chaque tâches spécifiques, plutôt que comme un avion de chasse avec un pilote à bord qui fait tout.
Une critique positive sur https://new-game-plus.fr/critique-empire-des-mechas/