Présumé Coupable, isabelle Guso
Un homme en proie à ses démons intérieurs va chercher de l'aide au Japon. Mais quelqu'un peut il vraiment le guérir de lui même ?
C'est avec une émotion toute particulière que j'écris aujourd'hui. Par la magie d'internet, je connais l'auteure de cette novella, et je me sens en affinité avec elle (la magie d'internet vous dis je). J'ai longuement hésité avant d'ouvrir ce livre. J'appréhendais le sujet, pas facile, et je craignais d'être déçue. Et puis je me suis lancée. Et j'ai tout lu d'un coup XD
Difficile de parler de ce livre sans dévoiler le thème, mais je regrette de ne pas avoir eu la surprise de le découvrir en lisant (saleté de curiosité), donc je ne vous ferais pas de vilaine farce. Sachez seulement que c'est un sujet de société, l'un de plus gros tabou de notre temps.
Merci Isa pour cette novella, merci d'avoir eu le courage d'aborder un tel sujet, et surtout de cette façon là. Plonger dans l'envers du décor, enfiler les chaussures de l'Autre, juste une fois, pour comprendre, cela demande du cran, et c'est ce dont notre monde a besoin. Si chacun d'entre nous parvenait ainsi à voir au delà de son point de vue, pour ce sujet comme pour tout le reste, on éviterait bien des drames et on serait tous bien plus heureux.
Certains peuvent reprocher le ton fort polémique du récit, qui réfléchit beaucoup et surtout sur le rapport entre l'homme et la société. A tous ceux là, je les renvois aux textes de certains "grands anciens", comme Diderot par exemple. Le récit fictif avec comme but avoué une réflexion sur nos us et coutumes n'est pas né d'aujourd'hui.
Les réflexions qui émaillent le récit sont d'une grande justesse, et je me suis surprise dans 90% des cas à me dire que j'aurai écris la même chose ! Mais ce sont des choses qui sont toujours bonnes à dire. Comme le poids néfaste d'un secret, et la nécessité vitale de libérer la parole (si nos ancêtres et parents ne s'était pas tûs, combien d'entre nous n'auraient pas besoin d'une psychothérapie ?!).
Un récit aussi qui rappelle combien la répression est inadaptée, et combien il faut avant tout comprendre et prévenir, aider à la source quand c'est encore possible. Encore une fois le système marche la tête à l'envers, et si nous le remettons dans le bon sens ce sera tout d'abord en commençant à notre niveau en essayant de ne pas juger hâtivement. Et le monde n'en sera que plus beau XD
Alors y'a quand même un petit bémol sur la deuxième partie : je n'ai pas accrochée au trip de la montagne et j'ai trouvé le final longué, avec les deux postfaces en plus qui venaient radoter, j'ai trouvé ça de trop. Mais peut être aussi n'aurais je pas du lire tout d'une traite. D'autant que c'était la première novella que je lisais, je ne suis pas habituée à ce format de 'plus long qu'une nouvelle mais pas vraiment un roman'.
La post-face d'Isa donne encore plus de poids à cette "fiction" qui n'en est pas vraiment une. Attention spoiler :Le partage de sa douleur, sublimé dans cette tentative de compréhension de l'Autre tellement sincère, m'a touché (j'en ai eu les larmes aux yeux). Et le faire ainsi avec tact et sensibilité, c'est la plus belle preuve d'altruisme et d'amour qui soit.
Bref, ce récit, je l'ai trouvé poignant et tellement humain. C'est un livre nécessaire, ce genre d'oeuvres qui doivent exister pour faire évoluer les mentalités. Isabelle Guso aborde ce sujet casse gueule avec grande finesse, douceur et altruisme. Et au final oui, on a vraiment envie d'aider ces gens, qui sont avant tout des êtres humains en souffrances. (Bravo Isa )
4/5
A NOTER : il est possible de lire le tout début en ligne, et ça, c'est une super idée !
ps : cette novella se trouve aux Editions griffes d'Encre, une "petite" maison d'édition. Alors si vous hésitez encore allez y, vous faites une bonne action ! En plus, le livre est fournis avec un joli marque page XD (bon par contre j'aime pas la couverture, mais ça les goûts et les couleurs...)
ps2 : la thérapie par le jeu existe, cela s'apelle la ludothérapie. C'est notamment utilisé auprès des soldats traumatisés. C'est une piste assez intéressante parce qu'il est vrai que cela fait appel à la catharsis des grecs (="purifications des passions". le spectateur-joueur vit des émotions à travers le personnage). En sommes les univers virtuels actuels (des livres en passant par le cinéma et les jeux) se sont un peu nos théâtres modernes. Nous utilisons tous cette thérapie sans le savoir Reste à ce que ce soit vraiment encadré dans les cas 'sérieux'.
Autres critiques :accro (qui elle n'a pas aimé)