Scott Pilgrim VS the world
Que se passe-t-il lorsqu'un gamer rencontre un rocker, et qu'ils écrivent des comics ? Et qu'ensuite ceux ci sont adaptés en film ? Cela donne quelque chose comme ça :
Scott Pillgrim habite à Toronto, dors dans le même lit que son colloc gay, et joue de la basse dans un groupe de rock. Se remettant difficilement d'une déception amoureuse, il flirt avec une jeune collégienne lorsque, au détour d’un rêve, il rencontre Ramona. Livreuse chez Amazon utilisant le sub-espace pour aller plus vite, il découvre que pour sortir avec elle, il doit d’abord se débarrasser de ses 7 ex-maléfiques !
Ce film c'est juste un méga trip de geek. Sur une bande son décalée alternant jingles musicaux de jeux 8 bits et morceaux de rock funky, on suit les aventure de ce looser qui se change en super-héros pour botter les fesses des ex, dans des fight tout droit sortis des jeux videos de combats type soul calibur.
L’image suit le mouvement dans un délire visuel à base d’écriture, d’onomatopée, de hits et autres clins d’œil vidéoludiques. Les fx sont d’une qualité jubilatoire, suivant agréablement le design des comics, par moment l’image est séparée en case BD, et le montage reste lui aussi dans cette optique particulière.
Bref tout est fait pour rendre « In Reel Life » un aspect comics et jeu video. Autant dire qu’avec tout ça l’esthétique est léchée, et le jeu entre le son et l’image est vraiment top.
J'ai notamment été totalement hallucinée par la scène de combat contre les deux jumeaux, où les deux groupes de rock se font face à face : une battle aussi bien sonore que visuelle, la musique devient une arme de destruction massive, et bon sang, ça déchire ! La meilleure scène du film je crois.
Reste que si l'on a l’impression jouissive de jouer à un jeu video en regardant ce film, il en possède aussi les inconvénients : que sait on des personnages finalement ? de leurs états d’âmes ? quid qu’une quelconque réflexion, tout juste amorcée, sur les relations amoureuses et le fait de devenir adulte ?
Si le montage ne laisse aucun temps morts entre chaque scène, passant souvent par une transition aussi soudaine que surprenante, le film entraîne malgré tout un certain sentiment de répétition : le scenario tient avant tout par les duels avec les ex et une structure narrative en boucle. Même si les ex sont tous bien différents et la façon de les vaincre aussi, l’enchaînement reste le même dans tout le film : combat contre un ex avec un visuel déjanté, puis scène traditionnelle qui fait avancer l’intrigue et joue beaucoup sur l’humour, et à nouveau un combat…
Bref, ce film est un excellent divertissement qui délire aussi bien dans l’image, le son, que sur l’histoire. Un film fait avant tout pour les gamers, des répliques déjà cultes, et une place de premier choix pour toute dvdthèque de geek.
Eh puis ce film m’a conquis sur deux points difficiles : une bande son qui déchire et des combats vraiment très bien filmé ! Alors je ne boude pas mon plaisir et j’envisage de le revoir ! 4/5
Autres critiques : bizarman sur Les Jeux sont faits qui m'a donné envie de le voir, Chigurh
Et le wiki pour tout savoir de la BD
ps : On voit brièvement l'esthétique de la bd lorsque Ramona raconte son passé. Elle est très simple (cf ci contre). Il parait que la BD est bien mieux que le film, ce qui se tient : en six volumes, le temps est donné pour établir la psychologie des personnages et multiplier les références geek. Par contre attention à la traduction française (cf ici)
ps 2 : je ne met pas d'autres images du film pour ne pas gâcher l'effet de surprise XD
ps 3 : une dernière bulle spéciale Star Wars :