Dark matter : la série SF low cost

Publié le par Lael

39ep, space op', série terminée 2015-2017

39ep, space op', série terminée 2015-2017

Il y a relativement peu de série SF ces derniers temps, encore moins de space opéra, et la tendance aux séries longues est clairement finies. Toujours à l'affût de ce genre de série (puisqu'il s'agit de ma nourriture de base, comblée en général par des multi visionnages des vieux Star Trek), je suis tombée un peu par hasard sur cette série, alléchée par le fait que c'est une série crée par les scénaristes qui ont fait les grandes heures de Stargate, et série citée par des amis trekkies. C'était juste avant que le replay ne soit plus disponible (elle a été diffusée sur syfy). Résultat je me suis fais un petit marathon, et j'ai vu les trois saisons de 13 épisodes en un mois :)

Des surprises... mais beaucoup de défauts

Le pitch de départ est ultra simple : les personnages se réveillent de stase dans un vaisseau en ayant complètement perdus la mémoire. Pas vraiment le temps de se poser des questions, voilà qu'ils se font attaquer par une androïde qu'ils trouvent dans le vaisseau, puis arrivent sur une colonie qui attendent une livraison d'armes dont regorge les soutes du navire.

On peut reprocher clairement à ce début de série, et surtout sur cette première moitié de saison 1, un manque de budget : tout parait low-cost si ce n'est la vue extérieure du vaisseau, et ça paraît vraiment improbable que la technologie à bord soit la même que la nôtre... et pourtant c'est le cas. Le ponpon, c'est un double épisode où l'équipage du Raza se retrouve à notre époque en mode "nos ancêtres sont des dinosaures", c'est là qu'on apprend que leur épopée se place 300 ans dans le futur, le truc pas crédible une seconde (même époque que Star Trek...). L'image le dit tout de suite, ce n'est clairement pas une série où on doit s'attendre à être bluffé par les effets spéciaux, et de manière générale, ce manque de budget se ressent aussi sur le script, le scenario, le jeu d'acteur... Bref, on oublie d'emblée l'idée d'avoir une pépite sous les yeux, et ensuite, on cherche à voir si cette série low-cost, comme a déjà produit syfy par le passé (je pense à Defiance), vaut le coup.

Ma réponse est oui et non ! Oui la série vaut le coup, dans le sens où on finit par s'attacher aux personnages et où la série à la grande qualité de nous réserver surprise sur surprise. Je ne vais pas spoiler, mais j'ai vraiment apprécié les revirement de situations, et c'était ce qui me donnait l'envie de continuer, je savais que j'allais être surprise, encore et encore. Alors certes la série part un peu en tout sens, mais elle garde un fil conducteur, une seule thématique qui est plutôt bien exploitée (à défaut d'en avoir d'autres), c'est cette question des souvenirs et de notre personnalité, d'à quel point les uns forment l'autre. Par exemple le personnage de Hiro, qui ne sert strictement à rien dans la saison 1, à part jouer le figurant asiatique qui s'entraine aux arts martiaux et grogne de temps en temps, voit son rôle complètement exploser.

De plus, ce n'est pas une série qui nous fait trainer le suspens : dès la fin de l'épisode un, on connait l'identité de la plupart des membres de l'équipage, à savoir les mercenaires les plus recherchés par la police galactique... Ce qui va les mener à hésiter entre ce qu'il veulent faire d'eux maintenant qu'ils n'ont plus la mémoire de leurs crimes, leur survie, et leur réputation de brigands ! Et c'est un gros atout de cette série : ni héros ni anti-héros, ce sont juste des gens naviguant dans ce "gris" entre "gentil" et "méchant", où chaque choix, parfois très contestable, compte.... au final, cela reste des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, au delà des étiquettes (les seuls vrai "méchants" de l'histoire sont plutôt des antagonistes, et que l'on voit peu).

La deuxième fille est la geek de service, et je crois qu'elle cherche à piquer la place de Wesley Crusher (star trek TNG) dans le rôle du pull le plus attroce !

La deuxième fille est la geek de service, et je crois qu'elle cherche à piquer la place de Wesley Crusher (star trek TNG) dans le rôle du pull le plus attroce !

Malheureusement, la série n'invente pas l'eau chaude, et à part le concept de TransfertTransit relativement original, on a le droit à tout les poncifs du genre SF, mais version mauvaise qualité. Le ponpon allant aux zombies dans l'un des premiers épisodes. L'univers dépeint n'est franchement pas reluisant, avec des Compagnies qui gèrent pleins de planètes et se font la gueguerre, et les gens aux milieux qui crèvent la dalle. ça finit vite en brouillon et migraine, ce pourquoi j'ai vite abandonné l'idée de retenir le nom des compagnies en questions et que cela m'a vraiment désintéressé. Au point que je n'ai même pas été déçue par l'ultime scène qui finit sur un gros clifhanger, dont on aura jamais la fin (cela dit on a eut  droit au classique "visions de l'avenir" qui nous fait quand même savoir un peu comment ça va finir), parce qu'il m'a été impossible de m'immerger dans cet univers et avoir vraiment peur d'ennemis tout ça. D'autant que l'effet "part en tout sens" reste de mise sur les trois saisons, et que je ne peux pas dire que la série ai évoluée, si ce n'est sur les effets spéciaux et la volonté d'un enjeu plus grand.

Alors il y a quelques guests qui font leur apparitions, je n'en dirait pas plus à part le rôle du commandant Truffaut qui est tenu par l'actrice jouant le Docteur Weir dans Stargate Atlantis, et c'était une bouffée d'air que de la voir souvent parce que c'est sans doute celle qui joue le mieux :)

En conclusion, tout l'intérêt de cette série tient sur ses personnages, complètement stéréotypés aux débuts, mais qui se révèlent petit à petit, avec comme ligne de fond cette question d'identité au delà d'être un "gentil" ou un "méchant", et surtout, un maximum de surprises.

Dark Matter est une série a regarder comme ça, sans prise de tête, si on a envie d'être étonnés par les revirements de situations (en tant qu'auteur j’appelle ça des audaces scénaristiques, c'est tellement rare que cela fait du bien) et qu'on a rien de plus solide à se mettre sous la dent.

2,5/5

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Killjoys est sympa, mais on voit aussi le côté low cost dans certains décors ;)<br /> Legend of tomorrow j'ai testé et détesté : on devine quasiment tout à l'avance, surprise 0 j'ai lâché au bout de 4 ou 5 épisodes.
Répondre
L
coucou, c'est marrant ça j'accroche justement à LoT parce qu'il y a pas mal de surprises, notamment grâce aux personnages, même si c'est sûr c'est bourré de très grosses incohérences et de facilités scénaristiques et aux premiers épisodes j'ai pensé abandonner. Merci de ton passage :)
P
Oui, c'est vrai que cette série a des défauts (elle est canadienne, elle n'a pas le budget des séries américaines) mais j'ai bien aimé les personnages qui ne savent plus qui ils sont et qui, malgré leurs défauts (ce sont des mercenaires galactiques) se battent quand même pour le bien des populations. Dans le même genre, mais un peu différent, il y a aussi Killjoys.
Répondre
L
oui les personnages font tout finalement. ah merci pour killjoys je vais jeter un oeil. Je viens de finir la saison 2 de Flash, roh là là c'était pas du tout du niveau de la 1 j'ai eu du mal à la finir. Faudrait que je finisse vite la critique pendant que c'est vrai dans ma tête. ah oui pi je voulais tester legend of tomorrow.