Point séries TV janvier : Perdu dans l'espace S2, Raising dion, brooklyn nine nine, Suits
Perdu dans l'espace saison 2
10 épisodes, 2019
La famille Robinson faisait partis des colons en partance pour Alpha du Centaure, dans l'immense vaisseau Résolution, lorsque ce dernier a été attaqué par un robot alien, obligeant les colons à fuir. Après bien des péripéties, pourront-ils enfin arriver à destination ?
Il y a un an j'avais fait une longue chronique sur la saison 1 et sa comparaison avec le film et série d'origine (là). J'étais resté dubitative sur ce reboot, mais le final présageait du mieux : ai-je été exaucée sur cette saison 2 ?
Oui et non. Globalement il y a un mieux sur l'univers de la série qui s'est considérablement agrandi, l'ennui c'est que c'est surtout des mystères qu'on nous rajoute, et je déplore vraiment le manque de développement de cet univers qui a un énorme potentiel. Les scénaristes nous le donnent au compte-goutte par des morceaux il faut le dire très savoureux, pleins de beautés et de poésies. C'était déjà en partie le cas dans la saison 1 : la flore et la faune des planètes visitées vaut à elles seules le déplacement. Dépaysement et frissons garantis !
Oui mais voilà Perdu dans l'espace c'est surtout une très mauvaise exploitation d'un scénario qui avait vraiment du bon sur le papier. La série se veut familial avec un grand F, et manque d'une deuxième niveau de lecture : on est surtout dans de la survie avec les méchants qui sont très méchants, les psychologies des personnages sont limités, le show est très manichéen (même si la série sait aussi jouer sur l'entre-deux mais toujours avec ses gros sabots). Tout est dans l'excès, et ça en devient fatiguant. Surtout lorsque les incohérences plutôt énormes s'accumulent car tout n'est pas exploité jusqu'au bout.
Malgré tout le portrait familial brossé de cette famille recomposée n'est pas si mauvais. J'ai ainsi trouvé particulièrement beau l'épisode dédié à la relation entre Judy et son père, cela a même été mon épisode préféré de la saison.
Pour finir, on ne se le cachera pas, c'est surtout pour le visuel que je regarde. Les effets spéciaux sont particulièrement beaux. Et puis pour Debby la poule mdr (j'ai tilté sur cette saison que c'est le reboot de Debby le singe bizarre du film ! Il va sans dire que je préfère la poule XD)
Bref même si ça s’améliore cela reste un gros gruyère bourrés d'incohérences car pas exploité jusqu'au bout, sans parler du côté manichéen du show avec les méchants qui surjouent à mort. En fait je regarde surtout pour le visuel qui est une tuerie de dingue, et puis l'histoire de fond. Mais c'est vraiment très familial.
2,5/5
Comment élever un super héros
VO : Raising Dion
9 épisodes, 2019, adapté d'un comic book.
Nicole est une ex-danseuse qui se retrouve à élever seule son fils Dion, alors que le père de l'enfant a disparu mystérieusement. Leur vie se complique lorsque Dion commence à faire des tours de magie hors norme.
J'ai vu aussi avant d'abandonner :
- Une petite dizaine d'épisodes de Brooklyn nine nine. Je ne comprends pas du tout la hype pour cette comédie policière. L'humour est juste profondément débile et c'est à peine si cela m'a fait sourire. Je n'ai pas accroché aux personnages. Il pourrait y avoir des aliens, Michael Jackson ressuscité, voire les deux, cela ne ferais pas tâche dans le décor tellement ce commissariat n'est pas du tout crédible (même en caricature). Alors que ce sont les mêmes créateurs qui ont fait la génialissime The good place, je suis fort désappointée.
- Les deux premiers épisodes de Suits, avocats sur mesure. Le pitch me plaisait bien : un jeune homme dont la grande intelligence se fait remarquer, et qui devient avocat sans avoir fait l'école pour. Le duo que ce gugus prodige fait avec l'avocat qui se prend pour un coq marche bien, et me rappelle d'autres duos, en premier lieu celui de White collar. Le problème c'est que j'en suis presque venu à regretter WC (omg) car il ne se passe rien, mais rien de rien. L'enjeu, c'est un scandale chez les riches hommes d'affaires. Oh dear, vous vous rendez compte le drame, je ne vais plus pouvoir l'inviter dans mon jacuzzi... Je me suis profondément ennuyé, et le son excécrable de la série m'a achevé (musique à fond et personnages qui chuchotent).
Cette histoire a des allures de conte pour enfant, avec un ogre de foudre, et un petit garçon qui a des super pouvoirs -dont la principale occupation est de se faire des amis et de faire sourire sa maman chérie. Mais la série se révèle avant tout très actuelle : elle traite des difficultés d'élever un enfant quand on est mère célibataire, encore plus lorsque celui-ci est noir, et a des pouvoirs ! J'ai été très touché par l'épisode traitant avec une certaine douceur de la difficulté d'expliquer à Dion, qui ne voit pas ses camarades de classes à travers le prisme de la couleur de peau, ce que c'est que le racisme, et surtout ce que cela va impliquer dans sa vie et comment s'y accommoder sans taper tout le monde. Donc j'ai aimé le portrait contemporain dressé par la série, ainsi que l'ambiance particulière, intimiste et lente. Le duo entre la mère et l'enfant fonctionne à merveille et porte la série (il faut dire que les autres personnages sont très peu présents). On sent l'isolement de cette mère en détresse, et ça rend l'apparition des pouvoirs encore plus fort. J'ai adoré d'ailleurs comment cette apparition est géré dans les réactions de l'enfant (ben oui il fait de la magie comme sur la boîte de magie avec le chapeau et le lapin...) et de la mère (qui lutte contre sa panique, et réagit de manière réaliste). Cette série nous donne aussi de l'émerveillement, j'ai adoré la scène des poissons, très poétique. Il y a une réflexion latente sur la place de chacun à donner à ses rêves, à sa personnalité, au sein des dures loi de la vie. Malheureusement l'aspect fantastique de la série reste très cliché, bien qu'elle réserve quelques surprises et parvient à créer son propre univers. Il faudra voir avec la saison 2, si il y a, quel développement sera fait.
En résumé une bonne série, un joli conte bien filmé qui parle admirablement du défi que représente le fait d'éduquer un enfant, de l'accompagner dans sa vision du monde en l'aidant à se confronter à la vie sans perdre son âme. Dommage que l'aspect fantastique patine un peu.
3,5/5