Écrire de gros projets : savoir prendre soin de soi

Publié le par Marguerite

Coucou, comment allez-vous ? pardon si ce blog a des airs de journal intime parfois, mais je pense que ça peut intéresser certains (et si ça ne vous intéresse pas sautez à la conclusion lol). Comme vous le savez, je galère à écrire depuis plus d'un an et demi, j'avais plusieurs choses à comprendre vis-à-vis de ce blocage (un vrai oignon), mais ça pourrait se résumer à : j'ai voulu aller trop vite, mettre la charrue avant les bœufs, et je n'ai pas réalisé que j'avais besoin de mûrir certaines choses.

Je crois qu'on n'en parle pas assez, mais écrire demande beaucoup. Pas seulement en termes de temps et d'énergie. Pour écrire VRAIMENT il faut écrire avec ses tripes, se jeter à corps perdu dedans. C'est quelque chose qui puise dans notre personne au point que notre évolution personnelle accompagne l'écriture et devient parfois une condition, comme c'est mon cas aujourd'hui.

 

Jusqu'à présent j'étais dans la démarche de publier Makoto le plus vite possible. Ce projet a six ans d'existence, j'ai envie par moment de passer à autre chose, je sais que certains l'attendent avec impatience depuis le temps que j'en parle, et enfin, oui, bien sûr, je rêve d'être de l'autre côté de la table en salon du livre ! Je rêve de ce frisson de tenir mon premier roman dans mes mains, en encre et en papier, et de le dédicacer, de le partager, enfin. J'étais dans l'erreur, car les conditions à cette naissance ne sont pas bonnes. J'ai besoin, d'abord, de me construire personnellement, de rebooster ma confiance en moi ; j'ai besoin, d'abord, de retrouver une bonne santé et un meilleur rythme de vie (c'est plus ou moins en cours depuis que j'ai été diagnostiquée autiste mais ça va prendre du temps). De façon à ce que cette naissance se passe pour le mieux, de façon à ce que je puisse assurer les corrections éditoriales, et la promotion en salon, sans m'effondrer. J'ai absolument besoin de m'enlever cette pression que je me mets moi-même (c'est ballot). Chez certains c'est motivant, pour moi c'est tout l'inverse.

Écrire de gros projets : savoir prendre soin de soi

Je ne fuis pas pour autant mon envie (et besoin) d'écrire qui est toujours bien là :) J'ai compris très récemment qu'un des nœuds du problème, c'était d'accepter que des choses aient besoin de mûrir, que ce soit dans ma personne comme dans mon écriture (puisque donc ça va de pair).

 

De manière pratique, j'ai repris l'écriture via des nouvelles en janvier. J'ai commencé une nouvelle sur les IA "artistiques", que j'ai appelée "De l'art ou du cochon". Mais surtout, j'ai retravaillé la courte nouvelle "Dans le ventre de la bête" et ça m'a fait un bien immense ! Cette nouvelle, que vous pouvez lire gratuitement sur le Galion des étoiles, m'a fait pleinement comprendre ce que j'ai besoin, concrètement, de corriger dans mes textes. Par exemple dans ce texte l’intention n’était pas assez marquée, et le fait de travailler sur l’ambiance et de renforcer les enjeux a poussé mon intention plus loin. Le podcast Procrastination avait beau insister sur l’importance de cette intention, que bien sûr je plussoie, je ne savais pas comment concrètement la renforcer. Alors quand on trouve la solution, qui bien sûr est propre à chacun sinon ça ne serait pas drôle, quel soulagement !

 

À l'heure où j'écris ces lignes, j'ai enfin vaincu mon appréhension (c'était même de la terreur) de reprendre les corrections de Makoto. I did it, je l'ai fait ! J'ai pu coucher noir sur blanc les étapes de corrections, me faire ma checklist, l'esprit enfin clair et capable de faire les changements nécessaires (j'ai commencé à remanier le tout début). J'avais bloqué sur le retour de mon correcteur, dont je ne comprenais (presque) rien. Je m'attendais à un truc livré clé en main, du genre "tu dois mettre tel mot plutôt que tel autre parce que", mais pas du tout. Il a fallu que ça se décante inconsciemment, pour enfin commencer à se préciser par la pensée (un an et demi après, faut pas être pressé !). Quel drôle de chemin, mais enfin voilà, chez moi c'est passé par le ressenti avant de passer par le cerveau, alors que j’essayais de faire l’inverse. C’est quoi l’expression consacrée déjà ? L’eau arrive toujours au bout du chemin même en faisant des détours ?

 

Maintenant que j'ai pu me rassurer et faire le point, maintenant que dans ma tête "finir les corrections" ne signifie plus "j'entre dans un train où le prochain arrêt est la publication le plus vite possible "... Je suis tellement soulagée ! Je vais pouvoir avancer plus sereinement (même si ça veut dire continuer à lutter contre un manque de confiance qui me noue encore un peu l'estomac quand je pense à ces corrections. Il ne faut pas se mentir ça ne se remet pas tout d'un coup, ça se construit petit à petit.)

 

Donc j'ai décidé de prendre mon temps. Je vais continuer mes projets, au rythme qui s'imposera de lui-même, au rythme de ma construction personnelle. Makoto sera peut-être envoyé aux éditeurices dans deux ans, trois ans, ou dans dix (je n’espère pas hein !). Aucune idée, mais là j'ai décidé de lâcher-prise. Je pense aussi que ça me rassurera de finir d'écrire le premier jet du spin-off de Makoto avant d'envoyer ce dernier à la publication (sans parler de l'aspect pratique, peut-être que l'editeurice découpera ma saga différemment).  Donc il ne faudra pas s'étonner si je ne parle plus de ce projet pendant un moment (sauf sur mon facebook autrice, si j'en ai l'envie lol).

 

Cette année l'objectif c'est de reprendre goût à l'écriture, à mon rythme, sans me mettre la pression, tout en prenant soin de moi afin de créer les meilleures conditions possibles à cette future "naissance".

 

À savoir : si jamais (soyons fous), vous êtes intéressé que je vous informe de la publication de Makoto, mon uchronie japonaise, même si ce ne sera pas avant plusieurs années (et bien sûr ça ne vous engage à rien), contactez-moi en privé en me donnant le mail de contact / pigeon voyageur que vous voulez que j’utilise le jour J. Comme ça on pourra fêter ça tous ensemble et vous êtes sûr de ne pas louper l'info ^^

 

Tout ça pour dire prenez-soin de vous ! Tant qu'on ne pourra pas télécharger sa conscience dans un univers artificiel, on a encore besoin de notre corps et de notre esprit pour mener nos projets à bien :)

Publié dans ecriture

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