babylon 5 : présentation et saison 1
Je ne sais pas vous, mais finalement il n'y a pas dix milles séries de SF qui reviennent toujours dans les discussions. A part stargate et star trek (et encore la célèbre saga est pas mal boudée en france), il s'agit de farscape, battlestar galactica, docteur who... et babylon 5.
Série de science-fiction, donc, assez populaire dans le fandom et qui s'est fait connaître plus par le bouche à oreille que grâce à des diffusions TV, Babylon 5 est un chef d'oeuvre pour beaucoup. Qu'en est il réellement ?
Cette série est sortie en 1995 et compte 5 saisons. Debriefing...
Premier contact
Babylon 5 est le nom d'une immense station spatiale. Nous sommes en 2258, dix ans après la guerre opposant les Minbari et l'Alliance terrienne. Cette station se veut un lieu d'échanges entres espèces pour instaurer une paix durable.
La station est dirigée, au tout début, par le commandant Sinclair, épaulé par le lieutenant-commandant Ivanova et le chef de la sécurité Garibaldi (de gauche à droite).
On y trouve les ambassadeurs (toujours dans le même sens) : Londo pour les Centauri, G'kar pour les Naarns, Kosh pour les Vorlons, Deleen pour les Minbari.
Autant le dire tout de suite : j'ai hurlé de rire pendant mes cinqs premières minutes de visionnage ! Cela a beau être une série assez récente, elle a quand même son kitch a elle. Les coiffures... décoiffantes des Centauri, l'uniforme terrien qui rapelle la version flic du Juge Dred (pas Stalone, la fille... le film est sortis la même année d'ailleurs), ou encore le speech du générique de la saison 1 (je crise notamment sur "cet endroit pouvait être dangeureux" ).
Les fx font "premiers effets réalisés par ordinateur" : c'était en effet le cas. Un pari risqué mais qui a payé, démarquant la série, notamment de Star Trek Deep Space Nine avec laquelle la concurence a été furieuse (les deux séries ont été sorties en même temps, et aux premiers abords le speech est le même, au point que B5 a été qualifiée de plagiat). Pour en revenir aux FX ils ne sont pas si mal que ça, et si les petits vaisseaux terriens en X, les Starfury, m'ont d'abord fait pensés à Star Wars, j'ai ensuite adoré le concept de leur hyper-maniabilité.
Babylon 5 a un côté assez réaliste, aussi bien dans le rapport entre les personnages qu'au niveau scientifique (différences physiologiques et de cultures) : les extraterrestres ne respirent pas tous le même air, il faut donc parfois porter certains masques adaptés à son espèce ; le système de "portes" d'hyper-espace... mais pas non plus de techno-blabla à la samantha Carter hein lol
Mais disons que ça fait plus crédible que Star Trek (même si on attend toujours de savoir comment ils parlent tous la même langue... l'éternel dilemme de la SF!). Le futur dépeint y est d'ailleurs plus sombre... mais aussi plus réaliste.
Mais l'intérêt de la série tiens surtout en deux points :
-La série a été prévue dès le départ pour tenir 5 saisons. Même si la saison 4 a été adaptée au vue du risque de non-renouvellement, cela a permis -paraît il, c'est encore trop tôt pour que j'ai une opinion là dessus- de garder une tenue au fil rouge assez rare dans une série TV.
-Le jeu entre les personnages et les peuples, où rien n'est tout blanc ou tout noir. Pas étonnant de savoir que le créateur de la série s'est inspiré de Fondation d'Asimov, on y retrouve les mêmes thèmes de chutes et naissances des civilisations, et certains détails... (il paraît aussi qu'il s'est fortement inspiré du Seigneur des Anneaux mais là je ne peux pas en dire grand chose, je ne connais que les films et la ressemblance ne m'a pas frappée).
Voici mon avis, écris au fur et à mesure de mon visionnage, saison par saison. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout Babylon 5 et ne veulent pas lire de spoiler, je vous invite à lire ma présentation de la première saison, puis ma conclusion de la série. Impossible en effet de ne pas parler des saisons 2 à 5 sans donner de spoilers (même si je tâche de ne pas trop en dire) !
Enfin il est très important de dire que mon avis a évolué, retrospectivement, avec tout ce qu'on y apprend sur le fil rouge, les personnages etc. Je suis persuadée que si je revoyais la série, j'aurais un tout autre regard !
La saison 1
A noter : le pilote est un téléfilm à part, "premier contact vorlon". Je l'ai vu après la saison 1... et heureusement si je puis dire. Tout comme le premier pilote star trek ou le pilote d'SG1, il est assez différent du reste de la série.
Dans cette saison 1 c'est le peu de fil rouge qui est le plus passionnant : très vite le commandant Sinclair comprend que la guerre récente entre les Minbari et les humains ne s'est pas arrêtée pour rien. Et que, sans qu'il ne sache trop comment, il a eu son rôle à jouer. A partir de là sa relation avec l'ambassadeur minbari Deleen est tout en subtilité, dans un mélange d'apparences, de semi-vérités et de cachoteries (même si je regrette que n'ai pas été exploité le fait qu'il devrait se sentir trahis dans son amitié).
Mais il faut attendre une bonne dizaines d'épisodes avant de sentir le début de la bobine se dérouler, et le fil rouge est un vrai puzzle : on nous donne des pièces, par-ci par-là, de manière assez chaotique, et cela manque de racrochement avec la vie quotidienne a bord.
Ce que je veux dire par là c'est que, par exemple, les personnages ne font presque jamais références à ce qui s'est passé, j'ai notamment été très surprise du manque de suite après que l'un des membres de la station ai été au courant du secret de Sinclair. (attention spoiler : il y a bcp d'épisodes où il manque une référence, un clin d'oeil entre lui et Garibaldi une fois que celui ci a été mis au courant. Ex lorsque le psy veut le sonder -1x16-, il a de quoi s'inquiéter que l'on découvre ce qu'il se souviens, mais non aucun dialogue là dessus ! Les épisodes suivants Jeff ne dis pas tout ce qu'il découvre à Garibaldi. Ce sont des vides assez flagrants à mes yeux)
Côté vie quotidienne et épisodes stand-alone, cela me rappelle indubitablement star Trek TNG. Le même côté impertinent et cynique, allié au dramatique de dilemne moraux, le tout saupoudré de mystères de l'espace.
Pour l'humour, si Garibaldi n'est pas en reste, Londo apporte un côté joie de vivre et épicurien très agréable. Quand à Ivanova, son cynisme russe est souvent très pertinent. Pour le drame le fil rouge en apporte beaucoup, avec une vrai intensité narrative. Pour le reste, tout est porté par des stand-alone à la sauce très classique.
Trop classique même, pour les premiers épisodes : est ce moi qui me lasse de ces clichés de la SF vus et revus ? Parce que je pense que j'aurai trouvé ça original ("le chasseur d'âme", l'armure vivante etc...) si je n'avais pas vu TNG et autres consorts. Mais là, jusqu'aux répliques mêmes, super clichés au début... cela a faillit me décourager de continuer (et ça aurait été bien dommage !).
Heureusement, quelques bonnes idées dans les thèmes et leurs développements sauvent quelque peu la mise de ces stand-alones, le plus beau étant l'épisode 10 "les élus de dieu" : le médecin-chef doit faire face à un dilemme terrible, celui d'un jeune patient qui pourrait être sauvé chirurgicalement, mais les parents s'y opposent car cela est interdit par leurs croyances.
Le medecin tente alors une méthode douce, compréhensive et tolérante pour les amener à reconsidérer leur choix alors que son assistante est en colère et estime qu'il faut l'opérer de force. Mais sa patience a bien vite des limite devant l'enfant qui s'affaiblit d'heures en heures. il décide d'opérer de force. Ses parents, outrés, tachent de convaincre les ambassadeurs de la station, mais personne ne veut se mêler de ce qui ne les concerne pas... la décision revient à Sinclair. Où est la limite de la tolérance ? comme dit si bien le commandant "la vie c'est bien plus qu'un simple battement de coeur.". S'ils violent les croyances de l'enfant, s'ils lui enlèvent sa raison de vivre, l'enfant étant persuadé de perdre son âme comment pourrait il survivre à l'opération ?
Un bien bel épisode à la réflexion intelligente. B5 se contente de poser le dilemme et d'aporter tout un tas d'élément, au spectateur d'en conclure ce qu'il veut. Les personnages nous apportent tout un tas de facettes différentes. j'ai apprécié la vision tolérante et aussi la vision de colère face à l'injustice de cette situation sans solution.
De manière générale j'ai apprécié l'originalité de la vision des pouvoirs mentaux, avec le Corps Psi. Un humain qui développe des capacités mentales se retrouve dans l'obligation d'intégrer cette faction et d'utiliser son pouvoir pour les autres, ou il est considéré comme un criminel. Il n'y a pas de liberté de choix pour ces individus, au point où ces pouvoirs sont une malédiction plus qu'autre chose. ça change de la vision idyllique de star trek and co à ce sujet ! (D'ailleurs l'acteur jouant Pavel Chekov dans star trek TOS, Wlater Koening, apparaît en guest dans le rôle du Psi Bester -rôle qui deviendra récurrent).
Le moment le plus touchant de la saison est pour moi les quelques trop courtes secondes de fin de l'épisode 5 "le parlement des rêves", où comment Sinclair trouve le moyen de représenter les croyances de la Terre... Je ne vous dirais pas comment, mais j'ai trouvé ça magnifique et émouvant.
Mais surtout, c'est petit à petit les relations inter-espèces qui deviennent très intéressantes. Les Naarns a la peau de lézard, présenté presque comme des méchants au début, sont finalement plus compliqués qu'il n'y paraissent. Les Minbari et leur allure de prêtre sage ne sont pas aussi doux qu'ils en ont l'air... Les Vorlon sont de loin les plus mystérieux, se cachant sous leur armure. Enfin les Centauri décoiffés sont montrés roublards et poursuivant leur propre intérêt. Tout comme finalement tout les peuples de la station... Comme le dit l'ambassadeur Naarm G'kar a un moment, personne n'est ce qu'il paraît être, chacun cache son jeu dans cette partie de poker intergalactique.
Ce qui est très appréciable c'est que chaque peuple poursuit son propre objectif, s'alliant à l'objectif commun ou non suivant leurs intérêts. Il n'y a donc pas de "méchants" ou de "gentils" désignés. Et j'aime beaucoup comment sont traités leurs relations, très... humaines en quelque sorte. Ils cherchent à faire la paix parce que c'est dans l'intérêts de leurs peuples, mais il est très difficile d'oublier la guerre, qui a eu lieu il y a dix ans à peine. Les rancunes sont tenaces et leur orgueil est blessé. Comment construire un avenir commun après ça ? Le cas de l'extradition du criminel de guerre dans l'épisode 1x09 montre bien ces dissensions.
Et à ce niveau les terriens n'ont pas un meilleur rôle : alors que le racisme connait un essor de plus en plus fort, le gouvernement ne soutiens guère Sinclair dans ses démarches pacifiques, s'en lavant les mains à la moindre occasion. La diplomatie c'est bien joli, mais dès que la situation se gâte, seuls l'intérêt de la Terre compte ! On voit bien comment les magouilles politiques dirigent le monde...
Bref une saison d'ouverture disparate, assez ennuyeuse, à suivre pour le fil rouge et la relation inter-espèce.
ps : a noter que l'on voit dans le pilote un enregistreur volant qui rapelle furieusement le kino d'SGU. Et l'inspiration doit être plus ancienne, puisqu'on en voit un aussi dans la reprise de V... peut être déjà présent dans la série originale ? Comme quoi on a rien inventé !
A lire : Arrêt sur séries (présentation et saison 1-attention spoiler !)
Suite : saison 2