carpe jugulum, terry Pratchett

Publié le par Lael

Livre-Disque-Monde-Carpe-Jugulum.jpg24ème livre des annales du disque monde (23 chez Pocket)

Jour de fête au pays de Lancre : Vérence (ex-membre de la Guilde des Fous) et Magrat (ex-sorcière), le couple royal, vont baptiser leur petite fille. Vérence a invité bon nombre de familles nobles du coin mais il a commis une erreur de taille en conviant les Margopyr, vieille famille de vampyres du royaume voisin. Lassés de leur vieux château, ces vampyres amateurs de vin rouge ont bien l'intention de s'installer à demeure à Lancre. Les sorcières Mémé, Nounou et Agnès sont décidées à leur faire la peau. Mais comment combattre des vampyres qui mangent des petits fours à l'ail et se baignent dans l'eau bénite ?

Le problème avec un auteur comme Pratchett, c'est qu'une fois passée la surprise, une certaine lassitude s'installe. On a l'habitude de son écriture, de ses personnages, de son ton burlesque... Résultat, j'avoue avoir du mal à m'enthousiasmer autant qu'avant.
Pourtant, il y a un simple fait qui parle du lui même : une fois qu'on a ouvert un livre du disque-monde, impossible d'en décrocher !

 

Dans ce tome, on revient au pays des sorcières, le pays de Lancre. Le début est  très long à démarrer, et je dois avouer avoir eut du mal à revenir aux histoires de sorcières, ma dernière histoire lue remonte à si longtemps que je ne me souvenait même plus du personnage d'Agnès ! Mais je crois que ça vient pas que de moi. La première moitiée est longue, très longue.
Arrive cette famille de 'vampyre' modernes. En soit, ça fait plaisir qu'encore une fois Pratchett fait totalement dévier les clichés. Ces vampyres (avec un Y, important) ont été élevés depuis l'enfance à s'habituer à l'ail, aux symboles religieux etc. Pour leur père le comte 'tout est dans la tête'. Une famille donc qui cherche à entrer dans la modernité. Au grand dam d'Igor, le serviteur rafistolé datant du grand-père (et même bien avant) pour qui un chateau de vampire se doit d'avoir des flambeaux, des toiles d'araignées, et de sinistres grincements (crées avec patience par Igor).
C'est en fait, et de loin, le personnage que j'ai préféré, avec toutes ces anecdotes et sa ralerie permanente contre ses nouveaux maîtres.
Par contre, si le language d'Igor est relativement facile à suivre ( "F'est quoi, fa ?"), et sujet à des plaisanteries de la part des sorcières, un autre "personnage" particulier de ce livre est lui -ou plutôt sont- incomprehensibles : les pixies, de petites personnes bleues qui parlent dans une sorte de patois. Il est transcrits en sons, et en mots mélangés... un vrai casse-tête. Exemple : "A, stikeu cha daes trakkan !" ou encore "Maersi, boograe deul viael gade !"
C'est simple au début j'ai crû que ça voulait rien dire, que c'était des lettres au hasard... après, en lisant à voix haute, j'ai décodé certains passages, mais franchement, ça m'a plus agacé qu'amusée, vu que Pratchett est loin de tout expliciter (surtout lorsque les pixies parlent entres eux). Enfin ça reste secondaire, heureusement ce ne sont pas les personnages principaux !

 

Un autre nouveau personnage fait son apparition, un prêtre d'Om. Autant dire que précher au pays de Lancre, c'est pire qu'en pleins desert. Le desert, lui, ne vous répond pas de manière pragmatique ! Un personnage pleins de doutes, partagé entre sa foi et sa connaissance, relativement marrant car très atypique dans le décors de Lancre et des sorcières (qu'il prend pour des hérétiques qui se mettent toutes nues pour faire de la magie !). Son duo avec les sorcières, notamment mémé Ciredutemps, est assez décapant. J'ai bien aimé comment il l'a considère comme une vieille femme qui a besoin d'aide, alors que les Lancriens en ont peur (un dialogue est d'ailleurs particulièrement croustillant, lorsque le prêtre s'insurge qu'ils laissent sortir mémé dans la nuit noire seule, et que les Lancriens répondent un truc genre "tant qu'on sait où est mémé on veut bien sortir dans le noir").
Autre ptit nouveau dans la bande, le fauconnier royal, très bénet et qui ne s'interesse à rien d'autre qu'à ses oiseaux. Il part en quête du phenix... de manière tout à fait burlesque. J'aime bien lorsqu'ils disent que les oiseaux croient être de l'espèce qui a couvé son oeuf, et que dans le coup un rapace se croit une poule ! C'est très marrant. Dommage malheureusement que le thème du phenix reste en fil secondaire et ne soit pas plus developpé. Phénix qui bien sûr, est lui aussi revisité par Pratchett, et va très bien avec l'esprit pratique des Lancriens : comment une espèce peut se perpétuer avec qu'un seul oeuf ?!

 

On retrouve bien sûr Agnès, qui héberge deux personnalités dans le même corps (heureusement extra-large mdr),Nounou et sa gouillaille, mémé Ciredutemps qui a le moral dans les chausettes, Vérance le roi moderne, Magrat qui croit sa petite tellement précosse qu'elle embarque des jouets et autres nounours quelque soit le déplacement (j'avoue que c'est particulièrement délicieux les passages où le prêtre doit doit trimballer, ou Magrat qui emmène sa petite partout et qui doit la changer en plein territoire ennemi)...
Comment les sorcières peuvent vaincre les vampires, alors qu'ils sont plus fort que mémé au niveau télépathique ? et qu'ils sont habitués à l'ail etc ? La réponse dans "carpe jugulum"

 

Si la première moitiée pèche un peu, la suite du livre est plus palpitante. Et dans l'ensemble, y'a quand même pleins de bon trips. Un bon Pratchett, mais sans être dans le meilleur. 4/5


ps : Je n'ai pas trop bien compris, par contre, comment Pratchett voit la vampirisation (je ne dirais rien de plus pour ne pas spoiler).
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T
<br /> Oh et Hodgesouille n'est pas nouveau, non! J'aime bien Rudement Lavoine moi aussi, mais pareil, je l'ai mieux apprécié à la relecture.<br /> Les Nac Mac sont censés avoir l'accent gaëlique, écossais ou gallois, et Couton s'est nettement amélioré par la suite en prenant le parti de se rapprocher d'un français mâtiné de chti, ce qui<br /> permet de beaucoup mieux comprendre ce qu'ils déblatèrent tout en gardant le parler spécial ^^<br /> Mais tout le monde s'accorde à dire quand dans Carpe c'est très raide ^^<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> eh bien... y'a plus qu'à relire alors XD<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> malgré les habitudes prises, je trouve toujours de quoi renouveler l'intérêt dans les Pratchett, moi... Enfin, je suis déjà passé par quelques périodes de lassitudes, mais c'est toujours revenu. Au<br /> contraire, plus on connaît ses ficelles, plus on savoure chaque nouveau tome.<br /> Par contre certains s'apprécient mieux à la seconde lecture, et ça avait été le cas pour moi avec celui-là, et encore, je l'avais déjà beaucoup aimé à la première lecture, mais par exemple Ronde de<br /> nuit m'avait beaucoup déçue à la première lecture alors que je l'adore depuis la relecture...<br /> <br /> Bref ^^<br /> <br /> <br />
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E
<br /> 23ième Tome !!! Dire que je n'en ai lu que 3, ouh làlà j'ai du retard à rattraper :)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> on peux pas être partout XD<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Carpe jugulum n'est pas un de mes préférés, mais c'est parce que je suis moins fan des sorcières. Les Pixies sont les Nac ma Freegle qu'on va retrouver dans les Wee free men, leur langage n'est<br /> jamais tout à fait compréhensible parce que ça doit sûrement rappeler les langues gaélliques.<br /> <br /> Je me demande si le fauconnier n'apparaît pas dans les précédents, parce que j'ai pas mal de souvenir de ce personnage.<br /> <br /> J'ai bien aimé le prêtre de Om et son évolution dans le livre.<br /> <br /> <br />
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