Chobits, découvrez une androïde adorable ! COUP DE COEUR !
24 ep, 2002, adapté du manga du même nom (8 volumes) créé par Clamp
Seinein. Comédie romantique, tranche de vie, SF, ecchi (à peine)
Pour ados et adulte, que les questions posés par la robotique vous interpellent ou que vous aimiez des comédies romantiques tranquilles...
Hideki est un ptit gars de la campagne qui découvre la ville. Il rêve d'avoir lui aussi un Persocom, ordinateur à apparence humaine, lorsqu'il en découvre un abandonné dans la rue au milieu des poubelles... c'est une belle jeune fille qu'il ne peut laisser ainsi !
Ce fut un vrai plaisir que de regarder cette oeuvre des Clamp qui possède leur profondeur intelligente, un brin mélancholique et poétique, qui leur est propre. Le rythme posé, le côté "tranche de vie" simple et tranquille fait de rire et d'amour inavoué, rappelle aussi Oh my goddess. A la fois on se marre et on sourit, attendris, devant Chii et sa naïveté qui découvre le monde. Et puis il y a Hideki, le personnage principal, d'une sincérité naïve aussi, un peu obsédé mais toujours de bonne foi. Ce duo fonctionne à merveille, sans avoir besoin d'excès, juste avec ce qu'il sont (si ce n'est quand Hideki se met à avoir une crise de nerf et roule sur son tapis, imité toujours par Chii !). Les seconds rôles sont pas mal aussi mais restent discrets et c'est assez appréciables, car c'est véritablement ce duo le centre de l'histoire.
J'ai été fasciné par l'univers anticipatif si simple et banal qu'on peut s'y projeter aisément, c'est vraiment pareil que maintenant sauf qu'il y a des ordinateurs à visages humains... J'ai rit par le burlesque de cette société futuriste qui possède des ordinateurs humanoïdes (les Persocoms) mais garde toujours des vieilles télés massives auquelles elles doivent êtres racordés ! D'ailleurs le jeu entre le vocabulaire spécifique à l'informatique et le fait que l'on parles d'un ordinateur qui ressemble trait pour trait à un humain n'est pas piqué des vers. Lorsque les Persocoms passent en mode "recherche" ils émettent aussi des sons bien à l'ancienne, avec une lumière qui défile dans leurs yeux c'est trop fun.Y'a même des Persocoms portables !
Imaginez donc, si notre ordinateur avait une apparence humaine, des capacités de langages, voire de sentiments... comment réagir ? Est ce toujours une machine que l'on peut user à sa guise sans complexe ? Dans ce monde là, il est facile de tomber amoureux de son Persocom ou de faire un transfert, mais est ce vraiment souhaitable ? C'est à ce genre de questions que l'anime développe des situations pour y répondre, mais jamais sans moraliser ou donner une seule solution, c'est à chacun de faire son opinion (et j'aime particulièrement le fait d'avoir plusieurs sons de cloches lorsque l'anime ose briser un tabou très surprenant mais je ne vais pas vous gâcher la surprise SPOILER sur la relation entre un prof et son élève)
Chii serait d'ailleurs un ordinateur vraiment pas comme les autres, mais que cache t'elle derrière sa mémoire effacée et son logiciel hyper protégé ?
Alors certes, certains reprochent à cette série de ne pas développer assez ce fil rouge ; au final on sait très peu de choses sur les Chobits et les derniers épisodes m'ont laissés un peu perplexe [GROS SPOILER : en quoi était elle une menace finalement ? ]. Un Persocom gouvernemental apparait mais repart avec ses mystères... C'est vrai j'aurai aimé un final un peu plus explicite, mais en même temps ce qui fait la force de cette série c'est qu'elle se concentre sur la psychologie et les sentiments des personnages, bref, sur l'humanisme, sur l'échelle personnelle d'une vie et des quelques vies autour en interraction avec. Cela rend le ton plus sensible, plus juste. Si Chobits s'était developpée sur une histoire gouvernementale complexe ou de l'action pure, on aurait perdu son charme et son âme.
Je finirais par deux mots sur le côté "ecchi". Déjà tentons de donner une définition. "Ecchi" se traduit le plus souvent par "pervers", il s'agit d'une forme d'érotisme plus ou moins prononcé suivant les oeuvres. Pour faire simple, ce terme, tout comme ses "copains" fan-service et hentai, définissent le dégré et la présence plus ou moins suggéré de sexe : on dit qu'il y a du fan-service quand il s'agit d'un ou deux plans érotiques intégrés à l'histoire mais n'ayant pas d'impact direct dessus (vues sur un decolleté ou une culotte sous une jupe) ; on parle d'ecchi lorsque cela joue sur l'histoire (par exemple un personnage va acheter ses sous vêtements) et que les sous-entendus sont disons plus osés ; enfin le hentai est sexuellement explicite voire pornographique. Parfois la nuance est difficile à établir, car une même oeuvre classée "ecchi" n'aura pas forcément le même degré d'érotisme. En fait la première oeuvre de ce genre que j'ai vue, Hagure Yuusha no Estetica, m'a choquée. Pour le coup la vision "ecchi" était belle et bien perverse à mes yeux et franchement dégradante pour la gente féminine (critique ici).
Bref, pour revenir à Chobits c'est ici de l'ecchi vraiment soft et pas dérangeant. En fait on voit Chii un peu dénudée par moment (mais c'est plus mignon qu'osé), et Hideki qui se fait des films lubriques sur la question, mais c'est vraiment de l'humour et y'a rien de dégradant. Il y a aussi le détail de où se trouve le bouton ON/OFF de Chii, mais finalement cela vient répondre à la naïveté de ce personnage et permet de répondre à la question très pratique de non, pas tout le monde doit pouvoir y toucher... : ) Au final Chobits nous donne une vision humoristique et tendre de la gestion de la puberté masculine (et de l'apprentissage aussi côté fille).
Et puis Chii étant amnésique, Hideki doit tout lui apprendre, ce qui bien sûr pose des questions concrètes comme comment lui apprendre à s'habiller ou se laver ! Il est bien trop respectueux pour oser en profiter, ce qui ne l'empêche pas d'imaginer et de se retrouver bien embarrassé !
J'oubliais de dire que si le graphisme global fait un effet un peu vieillit, j'ai bien aimé la façon plutot originale dont est montré les "crises de nerfs" d'Hideki avec des fonds géométriques et des phrases en anglais, par exemple :
Côté musique on a une bande son sympa bien qu'un peu rétro, assez jazzy.
4,5/5 Une histoire douce, à la fois drôle, contemplative et sensible. Chobits nous pose des questions sur notre relation avec la robotique et entres nous, sans être moraliste ou nous plonger dans un univers futuriste sombre et dramatique. C'est un vrai moment de détente, touchant et juste. Et puis Chii est trop kawaïi* !!
COUP DE COEUR !
*kawaii = mignon