Fushigi yugi T1, un shojo fantastique
Fushigi Yugi de Yuu Watase, édité chez Tonkam.
Série finie, 18 tomes
(on peut s'arrêter au 13ème qui est une sorte de première fin).
Shojo, fantastique, mythologique, amour, aventure, humour.
Sens de lecture japonais. Se trouve facilement en occasion ^^
Miaka est une jeune collégienne enjouée qui n'est pas spécialement bonne en classe et ne pense qu'à manger. Alors qu'elle s'engeule avec sa mère qui veut absolument la faire rentrer dans une grande école, elle se réfugie à la bibliothèque où elle et son amie Yui ont trouvés un livre de conte chinois. Hors ce livre les aspire à l'intérieur, et elles se retrouvent plongés dans l'aventure malgré elles !
Je voulais trouver un shojo pas prise de tête, et le côté fantastique m'attirait, mais je ne pensais pas que cela me plairait à ce point. Le premier tome m'a donné de grands éclats de rires, c'est délicieux ! L'héroïne Miaka est un phénomène, une gamine tête en l'air et excitée mais aussi fort courageuse pour son âge (pas de pleurnicheries à l'horizon). Les rencontres s'enchaînent, entraînant quiproquos et décalages entre cette chine ancienne et le japon moderne. J'ai vraiment eu l'impression de rentrer dans le livre moi aussi, les réactions de Miaka sont naïves mais en même temps très drôles, et bien dans cet esprit que j'aurai aussi, du genre elle se dit que puisqu'elle est dans un livre elle peut tout faire et elle se bat en reproduisant le catch qu'elle a vu à la télé XD
Les autres personnages ne sont pas en reste de drôlerie, par exemple le beau jeune homme qui les sauve et sur lequel Miaka craque bien entendu...
... ne pense qu'à l'argent !
Mais ce n'est pas que de l'humour, une histoire se met rapidement en place, sans temps mort. Une prophétie et un royaume à sauver bien sûr. Tout est orchestré avec art, le récit mêlant l'humour avec des choses plus sérieuses sans créer de cassure. Il y a quelques moments tendres et du suspens aussi.
De plus on suit en parallèle ce qui se passe au Japon avec les amis et le frère de Miaka qui la cherchent, ainsi que des choses bizarres arrivant à Yui. Cela complète la trame principale avec mesure. D'ailleurs, de son côté, Miaka n'oublie pas d'où elle vient et pense aussi à ses proches, du genre elle est contente de ne plus avoir de cours insupportables mais espère se réconcilier avec sa mère. Là encore c'est bien géré, donnant un peu de profondeur aux personnages et un peu d'émotions sans s'appesantir là dessus.
Revenons aux personnages et à l'humour... autant dire que ça tourne vite en sitcom avec secrets et amours non-partagés, mais c'est vraiment bien fait et complètement hilarant. On ne s'ennuie pas une minute !
Ce que j'ai aimé aussi, c'est que l'auteur montre une ironie affichée avec les grands classiques narratifs, ainsi lorsqu'un personnage lance à Miaka "vous êtes vivante ? vous avez de la chance !", un sous titre à la bulle précise "ben oui, c'est l'héroïne de l'histoire". Dans le même genre l'auteur nous gratifie de quelques textes marquant des "pauses" entre les chapitres, histoire de parler à ses fans et par exemple de montrer des versions alternatives à certaines scènes. C'est juste regrettable parfois que la bonne intention de départ se change en bavardage assommant (j'ai découvert plus tard que beaucoup de shojo ont ainsi ces "bavardages" (ah et si vous voulez les éviter l'édition en couverture bleue claire les as retirée).
Côté forme, ce premier tome est bien adapté aux enfants, pas de violence (si ce n'est un méchant trafiquant d'esclave qui menace) et pas de nudité ou "plan culotte" : je précise parce que le tome 2 évolue là dessus vers un contenu un peu plus adulte (m'enfin ça reste pour ado). Enfin on a là un dessin usant des fonds shojo à points, carrés, fleurs, bulles et trucs bizarres (des poissons ?! faut qu'on m'explique là !) mais rien d'excessifs, ce sont juste des touches. Le tout de manière dynamique et mettant toujours en avant l'humour, plutôt que cherchant à dramatiser la scène ou faire de l'artistique (là je pense à Clamp). Les combats sonts rares, et les scènes d'actions sont un peu "à l'ancienne" mais on s'en fou, c'est dynamique, très lisible, et ça colle bien avec le récit. Pour finir j'aime bien les petites têtes smiley dans les bulles, j'ai vu ça aussi ailleurs je crois mais moins fréquement, et c'est très fun.
Pour finir une toute petite note sur la maturité psychologique : ça ne vole pas très haut mais ce n'est pas gênant, cela aurait alourdi le récit autrement. On est bien sur un niveau adolescents avec les schémas qui leurs sont propres, et là où cela peut paraître légèrement arriéré c'est par exemple sur le fait que le prof tape sur la tête de ses élèves avec un bâton, que la mère soit évidement complètement hermétique aux désirs de sa fille, qu'il y ai forcément des brimades à l'école mais aussi dans le début d'une relation avec l'un des personnages du livre... etc. Le genre de trucs qu'honnêtement je trouve dépassé et clichés vieillit à abattre. J'aime quand il y a une évolution de ce schéma, ou quand il y a une remise en cause, un regard dessus. Mais j'en demande sans doute trop, sans doute le Japon est il encore "en retard" par rapport à chez nous là dessus... même si des anime comme Fairy Tail me démontrent qu'ils ont aussi chez eux des gens qui ont dépassés le truc et cherchent à évoluer. Et pour Fushigi Yugi ça date un peu aussi (1992), ce qui explique en partie le truc (en partie seulement parce que ce n'est pas le seul anime/manga où je me fait la remarque).
Encore une fois ce sont de tout petits détails qui ne gênent nullement ce récit et ne nuisent en rien à la qualité de ce manga !
Conclusion :
Fushigi Yugi Tome 1 est un manga pour petits et grands, croustillants et frais, dynamique et remplis de rires. Il ne fait pas l'impasse sur l'histoire qui se révèle classique mais réussie. De quoi égayer votre journée ! Ce n'est pas pour rien si cette saga fait partis des shojos culte.
Je conseille fortement, dès 10/12 ans (par contre la suite ce sera pour un peu plus âgé, y'a des passages un peu dur).
4,5/5