Star Trek TNG 3x10 Le transfuge (The Defector)

Publié le par Marguerite Lael

Star Trek TNG 3x10 Le transfuge (The Defector)

Un romulien fuyant la zone neutre demande de l'aide à l'Enterprise... La paix précaire entre les deux camps est menacée...

Voilà un très bon épisode, en premier lieu pour les thèmes et leurs développement. Le romulien est il un espion ou un traitre ? est il sincère ? dois t'on lui faire confiance ? Il dit avoir tout sacrifié, et on le sens vraiment nostalgique de sa planète. J'ai beaucoup aimé ce personnage, qui veut éviter une guerre mais sans trahir son peuple pour autant. Il aime profondément Romulus et a quitté son peuple pour mieux le sauver.

Il n'y a pas que le romulien qui soit en plein dilemme moral. Chaque personnage est confronté avec sa conscience. Geordi souhaite faire confiance à son instinct, et explique cette notion à Data. Et le Capitaine Picard bien sûr, est aux premières loges. Il est très bien montré sa solitude face à un choix impossible : s'il fait confiance au romulien et entre dans la zone neutre alors qu'il n'y a rien, ce sera lui qui déclenchera la guerre... On voit bien que le commandement de Starfleet ne lui est pas vraiment utile, et qu'au final la décision lui revient. Comme dans la pièce de Shakespeare Henri V, montrée dans la scène d'introduction, il se retrouve à choisir pour ses hommes.  Et comme il dit à Data : "à la différence du roi Henri il m’est assez difficile de me déguiser pour aller sonder le moral de mes troupes".

A ce propos, la scène d'intro est très importante, avec Data qui joue la pièce de théâtre sous le regard enthousiaste de Picard. On voit bien leur complicité, le fait que Picard est un peu comme un père qui guide l'androïde sur le chemin de la compréhension des hommes. Le théâtre sera d'ailleurs bien vite l'un des credo de The Next Generation : scène de la vie où finalement, en faisant semblant, on comprend mieux le vrai fond des choses. Pour Data d'abord, mais aussi pour toute l'équipe qui se prend à jouer, avec finalement Beverly qui créera son groupe de théâtre. Le goût du jeu est de toute façon un élément important de la cohésion de l'équipe : que ce soit au poker chez Riker, au théâtre, ou dans l'holodeck, on voit bien que cela les réunis. Peut être parce que le goût du jeu est, dans le fond, le goût du risque, et il le faut pour défier chaque jour l'inconnu.

La guerre est un sujet central bien étudié dans cet épisode, que ce soit par la statégie militaire qui est un jeu d'échec, particulièrement avec les romuliens (Picard et ses hommes s'appuyant aussi bien sur des batailles du passé que sur le présent), ou avec un questionnement sur le point de vue : "ce que vous appelez des massacres, dit le romulien, portait le nom de campagnes dans mon univers, capitaine. Le monde des bouchers est pour l'autre le monde des héros, je ne tiens peut-être ni à l'un ni à l'autre."

Un épisode donc à voir, très réussis sur le fond mais aussi sur la forme avec de solides effets spéciaux et un bon suspens. En plus, le personnage romulien présenté est touchant et complexe, et la fin est émouvante.

9/10

note : la Fédération en prend pour son grade, au passage, avec le romulien qui les traite de profiteur, voyant comment ils avaient hâte de monter à bord de son vaisseau exploiter sa technologie. On peut facilement y voir une référence à Amérique et son expansionnisme loin d'être désintéressé.

Publié dans star trek

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