Plateau ciné 2 : de l'urban fantasy avec Bright, de la SF aventure avec Valerian, et deux comédies !
Une nouvelle fois, je vous ai concocté un repas composé de trois films de 2017 aux genres différents. A déguster devant sa télé, seul, en amoureux ou entres amis !
Comme entrée, je vous propose une comédie !
J'ai rattrapé RAID DINGUE et j'ai adoré :-)
Johanna est une fliquette maladroite et garçon manqué, qui rêve d'intégrer le RAID sans en avoir les capacités (sauf les muscles). Pour des raisons politiques, elle finit par être acceptée à l'entraînement, mais il risque bien de tourner court, car on la met en binôme avec le plus misogyne de tous, et bien des gens veulent la voir échouer. Elle tient bien à leur prouver qu'elle a sa place, même si c'est un Gaston Lagaffe ambulant !
Dany boon nous livre encore un film drôle et humain, mais je trouve que ça va au delà, on sent la maturité et l'efficacité : du rythme sans temps mort, pas une phrase inutile, moins d'humour lourd, un équilibrage parfait entre chaque ingrédient, et plus de moyens aussi me semble-t-il. Tous les acteurs sont excellents et le scénario mêle habillement humour, action, et vrai pique sociale sur les rapports hommes/femmes, parents/enfants. De manière générale le scénario nous invite à réfléchir sur la question de comment s'assumer pleinement soi-même. J'ai aussi grave kiffé que le rôle principal soit donné à cette femme maladroite mais pas sotte pour autant, qui sait tellement ce qu'elle veut être et fait tout pour ça. Elle brille vraiment, alors que cela aurait pu faire lourdingue, parce qu'ils ont approfondi sa psyché Voir Dany en partenaire effacé et pourtant important aussi, comme chaque rôle du film, je dis chapeau.
Ça fait longtemps qu'une comédie ne m'avait pas autant emballée ! 4,5/5
En plat de résistance de la SF aventure avec VALERIAN ET LA CITE DES MILLES PLANETES !
Au 28ème siècle Valerian et Laureline sont des agents spatio-temporels envoyés en mission sur l'extraordinaire cité intergalactique Alpha. Bien vite ils découvriront qu'un dangereux secret, caché au cœur de la cité, menace celle-ci, et peut être bien l'univers lui-même.
Valerian, c'était le gros défi de Luc Besson : adapter la BD française culte, rendre sa beauté SF-aventure et la sublimer. Et puisque Besson ne fait jamais les choses à moitié, il y a mit les gros moyens (près de 200 000 000 euros de budget, 6000 dessins, plus de 3000 personnes impliqués, 600 costumes, 200 aliens et créatures... !). Sorti cet été, c'était le film de tous les risques, de tout les espoirs. Si financièrement le résultat est passé très près de la catastrophe, les critiques sont mitigés. Est ce que cela vaut le coup de le voir ?
En un mot : oui.
Visuel à tomber, inventivité à couper le souffle, voilà ce qui marque avec ce film. Des trésors de créativités comme on en avaient pas vu depuis longtemps. Le scenario dérive parfois mais on s'en fiche, on en prend pleins les yeux et c'est un régal de suivre les aventures des héros. Cela m'a rappelé un peu John Carter que je voulais revoir justement. Il y a quelque chose d'indéniablement pulp, un peu comme des Indiana Jones de l'espace (j'ai juste regretté qu'il n'y ait aucun voyage temporel). C'est dynamique et fait voyager, on ne s'ennuie pas : les pearls, les trois revendeurs d'info, la métamorphe... et cette cité, quelle merveilleuse idée ! L'univers est riche et nous réserve découverte en découverte.
Le point faible du film tiens assurément sur ses héros : comme je le craignais (je n'aime pas cette mode du "jeunisme"), le fait qu'ils soient jeunes et expérimentés paradoxalement ne marche pas (quand je pense que plus jeune je voyais comme super héros des Bruce Willis, Stalones et autres Swarzy, ne me dites pas que c'est un problème d'identification aux personnages !). Leur comportement est d'une immaturité pénible, ajouté à cela une relation qui ne tiens pas debout, des dialogues ratés, et mêmes leurs voix très désagréables à l'oreille. Bref, c'est le point noir, dont il faut bien vite faire l'effort pour l'oublier et se concentrer sur le reste.
Le final donne une belle morale, classique mais parfaitement maîtrisée avec de très beaux messages de tolérance et pardon, qui prouvent qu'on peut faire preuve de maturité dans un film grand public.
Bref, quoi qu'en dise les gens moi j'aime beaucoup le travail de Luc Besson. Je vous invite à voir Valérian, dépaysement garantis ! 4/5
Enfin au dessert, suivant vos goûts, urban fantasy avec de l'action à gogo ou comédie.
BRIGHT est un film original Netflix sortis fin décembre 2017 avec Will Smith en tête d'affiche.
Dans un univers d'urban fantasy où des fées, elfes, orcs et humains se côtoient dans une ville contemporaine, et où chaque espèce a bien du mal à cohabiter avec les autres, le policier Ward se retrouve à faire équipe avec Jakoby, le premier flic orc. Et ce n'est que le début des ennuis.
Ce film a été réalisé par David Ayer, soit le même homme qui a "commis" suicide squad : j'y ai trouvé les mêmes défauts, au point de rendre le film imbuvable. Incapable de développer une histoire, il se contente de chasse à l'homme, d'action et de clichés, et sans rythme, au point qu'on s'ennuie, et sur 2h ça pique ! Le côté langage ordurier et ambiance provoc' (bar à nénés etc) ce n'est pas ma came non plus. En prime on a le droit à un plagiat de Liloo du 5ème élément, en mode ultra-ininteressante.
C'est vraiment dommage parce que j'adore le concept de base, c'est quand même rare de voir de la fantasy urbaine (outre loup garou et vampire). Ce pourquoi je conseille quand même les 30 premières minutes qui installent l'univers. J'ai aimé aussi la volonté du message de tolérance au delà des différences, et pour cela j'ai trouvé le rôle de Will Smith très intéressant, ce n'est pas un idéaliste et il n'aime pas l'idée de bosser avec un orc, mais il se montre perspicace, honnête, et plus ouvert que de premier abord, bref, je crois qu'on peut aisément s'identifier à lui.
Donc pour le film lui-même axé baston à la con 2/5, et encore je suis gentille, mais pour l'univers original 4/5. Il y aura une suite, et je suis curieuse de jeter un œil dessus pour voir le développement de l'univers. Une fantasy urbaine est assez rare pour s'y intéresser !
Si l'action ce n'est pas trop votre truc, vous pouvez aussi prendre IL A DEJA TES YEUX comme dessert.
Le pitch est très simple : un couple de noirs ayant du mal à adopter, finissent par se retrouver avec un enfant... blanc. De quoi semer la zizanie dans leur quotidien, surtout lorsque l'assistance sociale qui les suit pense qu'il s'agit d'une expérience sociologique qui va forcément mal tourner, et leur met des bâtons dans les roues...
Ma critique sera brève : il s'agit plutôt d'une comédie-dramatique qui n'est pas vraiment drôle, si on excepte le comique de situation, et ce n'est clairement pas en cela que ce film est intéressant, ni même sur l'histoire elle même (et sa conclusion bien trop loufoque, digne de cette série où les personnages se courent après sur une musique de trompette, je ne me souviens plus du nom). L'intérêt d'Il a tes yeux, est de poser cette question pertinente : pourquoi un couple de blanc adoptant un enfant noir c'est normal, et pas l'inverse ?
J'ai trouvé très intéressant la façon dont ce film traite de ce sujet, que ce soit dans leur entourage familial (avec des codes culturels extrêmement fermés pour les grands parents, et une ouverture du côté de la soeur), dans le regard de la société (la mère n'est pas vue et reconnue comme telle, on la prend pour la nourrice...), dans le système d'adoption et d'encadrement légal... et pour eux déjà, des parents avec leurs désirs d'enfant qui se questionnent, pourquoi refuser cet enfant sous prétexte qu'il n'est pas de la couleur de leur peau ? Le film parle aussi de l'acte d'adoption lui-même, de laisser la place dans son quotidien brusquement chamboulé pour un enfant, de faire connaissance avec un petit être qui n'est pas issus de sa chair.
Film à voir donc pour le développement de ce sujet compliqué sur un ton assez léger et un brin caricatural, mais avec une ouverture intéressante qui montre que n'importe qui peut évoluer dans sa rigidité culturelle. L'important après tout, n'est-ce pas l'amour ? 3/5