La vérité, Pratchett [critique éclair]
Annales du disque monde tome 25
Guillaume des Mots, lettré honnie par sa famille, tombe –au propre comme au figuré- sur des nains d’Ankh Morpork inventeur d’un tout nouveau genre d’imprimerie. Dès lors, la marche du Destin s’emballe, le plaçant rapidement à la tête du premier journal de la ville. La nouveauté étant toujours mal vue –et avec raisons vu que la magie a toujours la fâcheuse tendance de s’en mêler- on ne peut pas dire que ce soit une entreprise facile. Encore moins lorsque le Patricien se retrouve accusé de meurtre…
Je n'ai pas trouvé ce tome très réussis. Nous expliquer le dessous de l’affaire Veterini, par l’œil des truands chargés de la magouille n’est pas très malin, et une même une ‘erreur’ assez grossière… Dès le début donc, aucun suspens sur l’enquête policière, même si on ne sait pas qui sont les commanditaires. Bien qu’on le devine aisément par la suite, ainsi que comment ça va finir (à moins que je ne sois vraiment trop forte lol Remarque c’est bien la première fois que je devine où Pratchett veut en venir).
Quand à l’autre côté, la guerre des médias n’a rien de très original –on est loin du trip piqué avec le cinéma dans "les zinzins d’olive oued" - bien que cela soit rendu agréable par la plume de Pratchett. Une plume assez pâlichonne malgré tout, qui manque de son piquant habituel. J'ai trouvé la blague du cucurbitacée en formes suggestives un peu lourde, surtout vu sa répétition.
Côté personnage, Guillaume n’a pas vraiment de charisme. Et je n’ai jamais accroché à la bande de clodos, dont on a heureusement que de simples apparitions. Gaspode le chien parlant était bien plus fun à Olive-oued et avec Carotte. Il n’y a guère que les nains, égaux à eux-mêmes, et le vampire Otto en sevrage de sang qui s’en sortent.
Reste des scènes cocasses et toujours quelques dialogues croustillants. Et toujours ce côté délicieusement terre-à-terre : les gens ne veulent pas de la nouveauté, ils veulent entendre ce qu’ils savent déjà : « la nouveauté les mets mal à l’aise » (p112). J'ai aimé notamment le diablotin du desorganiseur et un passage assez poétique avec LA MORT et un assassin (p392) où pour LA MORT la vie est une oeuvre d'art, toujours unique. Et surtout, comme tout livre du Disque Monde, "la vérité" se lit toute seule, on n’arrive pas à décrocher du bouquin (perso j’ai passé deux longues nuits avec) et ça détend la tête, on sourit. N’est ce pas l’essentiel ?
Un livre faible sur les personnages et l'intrigue, mais sauvé par la plume exercée de Pratchett 3/5
Citations :
« les mensonges pouvaient faire le tour du monde le temps que la vérité enfile ses chaussures »
- qu’est ce que le nain moderne porte en cette saison ?
- Cotte de maille et cuir, répondit Bonnemont, soudain perplexe. Qu'est ce que vous racontez ? c’est toujours cotte de maille et cuir !
« Marcher d’un même pas c'est l'objectif du despotisme et de la tyranie. Les hommes libres, eux, vont dans tout les sens » (seigneur Veterini p460)
(si vous voulez que je rajoute un lien vers votre critique signalez le moi ! )