Avis lecture : la séquence Aartman de Saul Pandelakis, aux éditions Goater

Publié le par Marguerite

Avis lecture : la séquence Aartman de Saul Pandelakis, aux éditions Goater

Difficile de trouver les mots pour parler de ce coup de cœur. Ce n'est pas un livre qui raconte une histoire avec un grand H, une aventure avec un grand A, mais un livre qui montre des instants de vie, des modes de vie, qui dépeint un univers en petites touches impressionnistes. Sachez juste que cela parle d'une androïde (une bot) transgenre femme vivant sur une Terre surchauffée, et d'un transgenre homme, codeur, coincé sur un vaisseau spatial pour un éternel voyage.

Il ne se passe pas grand-chose dans cette tranche de vie, et pourtant, j'ai avalé ce gros pavé sans problème. C'est magique. Car ce texte est une mine d'intelligence et de réflexions.
Il dépeint un futur terriblement d'actualité, comme si la fiction était un prisme déformant de notre réalité pour mieux la définir. En tout premier lieu par la place qu'il laisse aux personnes queer : les deux personnages principaux sont transgenres, et il y a par exemple une personne non binaire dans l'équipage. Ce qui se passe après le "plateau télé" pour Asha m'a saisi pour son réalisme, par les rouages sociaux actuels que cela évoque. Et c'est ça, de la bonne science-fiction.
Ce texte a aussi un quelque chose de cyberpunk, par sa thématique du corps, des bots, de l'intelligence artificielle. J'ai beaucoup apprécié les Interludes, qui nous narrent les révolutions scientifiques et techniques ayant permis la création des bots : où comment une intelligence artificielle peut naître en tant qu'individu et intégrer un corps synthétique retranscrivant parfaitement la vie biologique.

Enfin j'oubliais de dire que le style de l'auteur a aussi été un régal à lire, il est plein de formules poétiques ou d'images savoureuses, nous faisant aller plus loin que ce qui est décrit.

En résumé : un coup de coeur que je conseille vivement !

Note : l'auteur utilise beaucoup d'anglicismes, comme hug ou plugge, qui plaira aux accrocs des réseaux sociaux mais risque de laisser sur la touche les "déconnectés". J'ai personnellement eu un peu de mal avec "bid" et ses dérivés, ainsi que sur les quelques pages où le codeur est à fond dans son langage de codeur.

Publié dans livres et films SFFF

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