Ayesha, la légende du peuple Turquoise [critique éclair]
Fantasy historique (?) - Bragelonne
Ce livre est l'intégrale de la Trilogie des Lunes de Tanjor, parue aussi en Folio SF
Dans les royaumes de Tanjor, le Peuple Turquoise est réduit en esclavage depuis des millénaires. Tout un peuple, considéré comme maudit, à peine humain. Mais la légende court qu'un jour Ayesha viendra leur donner la force de se rebeller. Marikani la pourchassée serait elle l'incarnation de la déesse ?
Pourquoi diable être aussi dithyrambique sur la quatrième de couverture ? Je vous passe les tartines monumentales pondues par Bragelonne, c'est trop long pour être recopiées. Si c'est vraiment "l'oeuvre la plus ambitieuse et la plus réussie de la Fantasy épique française" eh bien on a du souci à se faire !
Non pas que ça soit mauvais : reconnaissons-le, le pavé est captivant, la lecture est aisée (et il le faut : "la légende du peuple turquoise" regroupe une trilogie, 613 pages d'une écriture condensée.) Mais mettre la barre aussi haut ne peut que précipiter le "chef d'oeuvre" présumé en bas de l'échelle.
Ayesha ressemble en bien des points aux Lions d'Al Rassan. Dans ce monde où la magie n'est qu'un mythe et une illusion, c'est la rivalité politique entres pays qui domine le destin de leurs habitants. On y retrouve aussi les mêmes thématiques du fanatisme religieux, de l'intolérance et du destin. C'est peut être, d'ailleurs, un des rares aspects que j'ai apprécié, et dont j'aurai aimé un traitement plus développé : le fait que la liberté ne se donne pas, ne s'achète pas, elle se prend. Le fait que nous sommes seuls maître de notre destin, dieux ou pas. Ce livre nous incite, comme les héros de l'histoire, à devenir acteur de notre vie et non passif : c'est bien sûr la révolte des esclaves mais aussi le réveil de tout ceux qui sont tenus par la laisse de la foi aveugle et de la peur de la colère divine (Arek est dans un sens, plus esclave encore que le Peuple Turquoise). Ayesha, c'est aussi des descriptions violentes, des batailles sanglantes et parfois franchement dégueulasses.
Quoi d'autre ? Le scénario reste faible, la quatrième de couverture nous dévoilant tout, et l'univers n'a pas sû éveiller mon intérêt. Quant aux personnages, ils prétendent à une étoffe qu'ils n'ont pas, ils sont creux et inconsistants. Enfin la "poignante histoire d'amour", je la cherche encore.
Bref, Ayesha vise trop haut et s'écrase au sol. Il n'en reste pas moins facile à lire et plaira aux aficionados d'une fantasy sans magie ; d'une fantasy réaliste, sombre et violente.
Et puis, il faut bien l'avouer, la couverture est superbe. 3/5
edit : La fin met parfaitement en lumière la lente progression du fanatisme, et nous parles aussi du besoin de croire. Ça m’oblige à réviser ma note à la hausse d’un demi-point !
Autres critiques : BlackWolf, Olya, Shaya, tome 1 : Laure et Acro