La nuit des temps, Barjavel
Oulà, pour du retard j'ai vraiment du retard sur mes critiques : je l'ai lu il y a près d'un an !!
SF, Anticipation, post apo
4ème de couverture :
Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace...
Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ?
"La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.
René Barjavel est un précurseur de la SF française : peut être est ce pour cela qu'il garde à mes yeux, dans ce livre au moins (le premier que je lis de lui), une patte très "littérature blanche". Ce qui permettra sans doute à des réfractaires SF de lire ce livre : point de technoblabla futuristes compliqués, d'univers space opéra tordu, d'aliens ou de références réservés aux initiés; on nous parles de gens normaux, d'amoureux qui ont eut la malchance d'être entraînés par l'Histoire. La première partie, sur la découverte scientifique, est d'ailleurs très ancrée dans le présent, on a presque le sentiment de lire un compte rendu d'une fouille archéologique, ou on peut imaginer que cela va partir vers un livre d'aventure ou un thriller, et puis là comme ça, mine de rien, on bascule dans la SF. Barjavel nous livre une histoire de science-fiction comme on les aime : le choc des civilisations, la rencontre de l'autre ; et le temps comme personnage principal. Le temps, rouage presque invisible, à la fois élément perturbateur et déclencheur de l'histoire, la petite comme la grande... jusqu'à ce que ses rouages s'emballent et écrasent tout sur leur passage.
Une SF "humaniste", qui dénonce de manière à peine déguisée la guerre froide (le livre sort en 68, en pleine guerre de vietnam) et le danger de la course à l'armement et de la bombe atomique (avec une arme ultime censée être une dissuasion, une arme qui aura des conséquences cataclysmiques... un peu comme si Eléa elle-même disait "voyez ce que nous avons fait, ne reproduisez pas notre erreur").
Une SF utopiste, qui nous conte aussi un monde évolué et "parfait" (avec quelques technologies visionnaires comme une sorte de carte à puce). C'est aussi visible avec des scientifiques de tout bords qui tentent de s'allier pour délivrer un message de paix : la volonté de connaissance nous donne un but commun et tout le monde doit en profiter.
Une SF "à l'ancienne" qui n'hésite pas à expliquer les cratères de la lune, ou le basculement de la Terre et une modification climatique brusque... quitte à être un peu capillotracté. Et qui s'inspire sans honte de l'Atlantide et autre monde perdu.
Concernant le style, Barjavel a une plume facile, une prose aux accents épiques et théâtral, une écriture poétique et onirique. Son histoire possède du suspens et une intensité émotionnelle.
Pourtant... Je n'ai pas trop aimé et j'en garde un souvenir plutôt négatif. Pourquoi ?!
Parce que, et c'est subjectif, "ça sent le vieux" (contrairement par exemple à Tous à zanzibar qui aurait pu être écrit aujourd'hui).
Parce que, peut être, je suis très réfractaire au ton "littérature générale".
Parce que je n'ai pas accroché aux personnages (je ne sais pas pourquoi, ils sont très "vivants", particulièrement Eléa dont on connaît les émotions. Je n'ai sans doute pas voulu m'attacher à eux vu que je pressentais le pire).
Parce que c'est un drame, la fin d'un monde, et que je n'aime pas les drame. L'histoire d'amour que l'on suit est surtout un tourment, Elea est profondément dépressive... (en fait ça devait trop me rappeler mes propres soucis). Au final même le côté utopique n'a pas vraiment retiré le malaise que m'a provoqué l'ambiance, parce que parfois ça paraissait "trop beau" et vraiment artificiel (et pourtant je suis fleur-bleue).
Parce que cela contient à de brefs moments une violence qui m'a surprise (COMMENT cela peut il être lui par des ados ?! J'ai lu pire, mais tout de même, il y a une scène de viol qui m'a particulièrement choquée.)
Je n'ai vraiment pas envie de le relire. Cela ne me correspondait pas voilà tout. Je crois aussi que cela montre bien combien une lecture peut être subjective, suivant notre propre vécu, notre propre ressenti, l'état et le moment dans lequel on "reçoit" l'oeuvre !
Je lui met donc un 3/5 (et il est subjectif. Je pense vu les arguments que j'ai pu tirer, même sans l'avoir réellement apprécié, qu'il mérite plus.)
Livre lu pour le Challenge Post apo de Tiggerlily !
et enfin chroniqué "-_- J'avais aussi lu X de Clamp (et j'ai pas eu le temps ou l'envie de m'y remettre depuis).
Je m'arrête là pour le dit-challenge, je pense aussi que c'est un genre qui ne me réussis pas... ou alors il faudrait un titre vraiment optimiste et sur la reconstruction d'un monde. Si vous avez des idées de titres je prends !
En plus :
Autre critique sur Clair Obscur
Pour tout savoir sur l'auteur et l'oeuvre, le site perso Barjaweb