Prêtresses du sexe, Alexandre Lévine

Publié le par Lael

maquette_couv_pretresses.jpgFantasy érotique

Pour public averti

 

Dans une Antiquité partiellement imaginaire, des prêtresses servent et incarnent Welouma, la déesse du sexe et de la fécondité. Leur rôle est de se donner aux hommes, de jouir et d’enfanter. Un étranger, Cléaridas, arrive dans leur temple et s’immerge dans son ambiance orgiaque, où l’union avec le divin se fait par l’orgasme. Mais il tombe amoureux d’une prêtresse, Ilouwa... ce qui compliquera sa situation bien plus qu'il ne l'aurait pensé.

 

Je vais commencer par un petit écart en vous parlant de la maison d'édition, Artalys. C'est une petite maison dont j'apprécie beaucoup la ligne d'édition ancrée dans le rêve et le voyage. Mon précédent partenariat avec eux, le magicien et le golem, a été un vrai coup de coeur. Hors ils envisagent de mettre la clé sous la porte ! Ils continueront peut être en numérique mais rien n'est sûr. Donc je vous invite à ne pas attendre si vous voulez commander un livre chez eux, bientôt on ne pourra plus les trouver !! (pour le magicien et le golem il reste quelques exemplaires à commander via le blog de l'auteur, plus d'infos)

 

Bien venons-en à ce livre. C'est la première fois que je lis de la littérature érotique, mais sans pouvoir faire de comparaison, je pense qu'on peut parler ici de pornographie plus que d'érotisme. Le langage est cru, très cru, bien qu'il ne soit pas dénué d'une certaine sensualité. (M'a foi ça m'a plutôt plût d'apprendre de nouveaux mots, et un ptit tour sur le wiki m'a fait découvrir l'origine du mot con). Les scènes de sexes sont racontées d'un point de vue masculin (puisque le narrateur est un homme c'est logique en soit), je remarque tout de même que même si le plaisir féminin est présent aussi les descriptions ne s'attardent aucunement là dessus.

Le point de vue pris dans ce récit est intéressant, celui de ce jeune homme suffisant de son "attirail" qui se dit "chouette je me paye six mois de plaisirs" et qui découvre qu'au delà du sexe il y a des règles strictes qui ne permettent pas tout. Mieux encore, il se rend compte qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, et découvre l'amour. Sauf que l'auteur va bien peu exploiter ce dégrisement et la valeur de l'amour, et va se contenter, pardonnez moi messieurs, de rester dans le fantasme masculin.

En effet l'amour et l'amitié des personnages m'ont parus sans profondeurs, superficielles : le "grand amour" de Cléridas m'a semblé plutôt comme une passion charnelle exacerbée, une attirance, et un désir de possession (pour moi ce n'est pas de l'amour, ou en tout cas pas celui avec un grand A, et le jeune homme confond un peu tout).

Mais surtout, on va dans le fantasme masculins donc, avec des femmes qui font plus qu'aimer le sexe, qui raffolent de tout, tout le temps et partout, qui jouissent exagérément, et sont soumises aux désirs de l'homme. Des femmes réduites bien souvent à la description de leur sexe ! Lévine va jusqu'à briser des tabous, en nous présentant dans le détail l'éducation sexuelle des futures prêtresses par leurs mères.... C'est la chose qui m'a le plus dérangée, parce qu'il nous met dans une position de voyeur assez malsaine.

 

Alors le sexe c'est bien, mais ce roman ce n'est pas que ça. Il y a un vrai contexte mythologique assez réussis. La plume est aisée et rend le récit agréable, l'univers est maîtrisé et bien souligné. Il y a une ambiance qui nous fait ressentir cet étrange dévouement divin mêlé à l'orgasme. Mais au final, la réflexion sur le poids des traditions et de la religion sur les âmes reste très limitée. Enfin il y a une intrigue qui maintient un semblant de suspens, mais elle n'est pas bien compliquée, on la devine rapidement, et je n'ai pas spécialement aimé son traitement en sous-entendus foireux, ni sa fin sans choix de dramatisation qui aurait un peu plus aiguisé l'intérêt du lecteur.

 

Bon avec tout ça ma critique est acide mais j'ai passé plutôt un bon moment. La débauche du fantasme masculin, bien qu'allant un peu trop loin, est adoucie par quelques nuances salvatrices qui ne sont malheureusement pas assez exploités. J'ai envie de dire, le roman oscille à la limite mais reste une ode à la femme-chair idéalisée, fantasmée, glorifiée.

Je le conseille, mais en ayant à l'esprit que c'est avant tout du porno mit dans un contexte pseudo-mythologique plus sombre qu'il n'y parait (presque anxiogène en fait).

3/5

 

A COMMANDER CHEZ ARTALYS

 

Autres critiques : Alice, mythologiqua, le sujet sur le forum Mort-sûre

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G
Ne l'avons pas tous un peu ce côté ?
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G
Mouarf... Un livre écrit pas un homme pour des hommes quoi.<br /> Le prétexte mythologique n'est là que pour attirer d'autre publique donc ?<br /> Histoire et personnages superficiels et donc peu intéressant, ne reste, pour les amateurs que le côté porno abordé franchement.<br /> Re mouarf. Et non merci ^^
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L
<br /> <br /> c'est bien résumé ^^ après je sais pas j'ai été charmée quand même. Peut être que cela a éveillé mon côté voyeur ouhouh ^^<br /> <br /> <br /> <br />