[Livre SF] Sous la lumière d'Hélios, Dominique Lémuri
SF planet opera, 2020, éditions Armada
2420. Lorsque les colons terriens arrivent sur Eltanis, première surprise : il y a déjà des colons qui les ont devancés. Clara MacQueen, télépathe ayant fui la Terre, va découvrir bien d’autres secrets que recèle la planète synchrone.
Il y a parfois des lectures difficiles à analyser, et Sous la lumière d’Helios en fait partie. Ce gros pavé, premier roman de l’autrice, est une réussite : malgré son nombre de pages assez impressionnant (l’équivalent de deux livres en fait) je l’ai lu jusqu’au bout sans avoir envie d’arrêter. Et j’en garde comme impression de lecture le sentiment que, oui, cette planète et ses habitants existent. En ça, bravo. Mais. Mais je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce quelque chose qui manque, ce sel qui rendrait l’aventure vraiment palpitante et marquante.
Essayons quand même de décortiquer la recette ensemble :
L’univers ? Plutôt bien réussis. La planète est crédible, on l’imagine et la ressent. Ça manque peut-être un brin de vie animale (en dehors de deux espèces marquantes) et végétale (hors etoilines que je trouve adorable) mais je chipote. Le Vood est original et intéressant. La société des Augmentés m’a paru un peu faible mais je ne saurais dire pourquoi. J’ai beaucoup aimé la dernière partie du roman et j’aurai aimé plus de space opera du genre. Par exemple la colonie d’Eltanis a-t-elle prévu de garder contact avec la Terre d’une manière ou d’une autre ? Aucune idée.
L’intrigue ? L’intrigue centrée sur Clara et la planète marche bien. Il y avait suffisamment de suspens pour que j’ai envie de lire la suite. J’ai aimé la vision finale du rapport entre les espèces. Un peu moins le développement parfois trop longuet à mon goût, ou pas assez développé à d’autres endroits.
Les personnages ? C’est là où le bât blesse vraiment. Si l’effort de représentativité des minorités est un vrai plus du bouquin, et ça fait vraiment plaisir (une femme commandante, des origines variés pour la plupart des persos), j’ai eu beaucoup de mal avec les personnages. Désolé Dominique mais je n’ai pas réussi à les voir au-delà des stéréotypes qu’ils représentent. Yul et Clara en tête. Le côté amourette d’adolescent m’a aussi agacé car je n’ai pas vu ce que ça apportait à l’histoire (à part un peu pour *bip* au milieu du bouquin, ce qui donnait une raison à Clara de rester). J’ai eu l’impression que les histoires d’amour étaient là juste parce que c’était « l’ingrédient incontournable » et non pas pour apporter quelque chose de vraiment intéressant (un nouvel angle de vue ou un impact sur l’histoire). De plus je n’ai pas accroché à Llo, et les quelques passages faisant le focus sur ce personnage m’ont paru de trop.
En conclusion, Sous la lumière d’Helios est un bon bouquin, je ressors de ma lecture avec un sentiment positif, et l’impression d’avoir été bel et bien sur Eltanis. Malheureusement je n’ai pas été embarqué pour autant, notamment à cause des personnages que j’ai trouvé trop caricaturaux, et d’un je-ne-sais-quoi qui manque. En bon point je garderais à l’esprit l’effort de représentativité, le Vood, et les sublimes images du portfolio (je ne me lassais pas de regarder les incroyables portraits dessinés par Jean-Mathias Xavier).
3,5/5
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