Les suites de La mélancolie d'Haruhi Suzumiya : un défi difficile à relever ?
Après avoir revu La mélancholie d'Harui Suzumiya* et loué une nouvelles fois l'inventivité de cette série, j'ai enchainé sur ses suites. Le pari était osé, mais il y a eut un film, puis un spin-off, et la saga s'est enfin vue adaptée en manga. La popularité de cette Objet Animé Non Identifié n'a-t-elle pas aidé, mais peut être tué aussi, la franchise ? Etait-il impossible de rester aussi inventif ? Si le film est un succès, le spin-off apparait clairement comme un anime commercial (avec Yuki, parce que c'est un personnage populaire) et l'adaptation manga, enfin, est, comment dire... un loupé prévisible ?
*Pour ceux ne connaissant pas encore cette perle, brève présentation ici 😀
2010, 2h41 (!)
Oui, vous avez bien lu, un film de plus de deux heures trente !! Haruhi ne fait rien comme les autres, et si le résultat est à la hauteur, je l'ai vu en deux fois, la longueur étant un vrai frein au film. Les plans sont d'ailleurs souvent longuets, mais cela permet une vraie immersion dans la tristesse de Kyon. Car passé les vingts premières minutes d'introduction reprenant la sauce habituelle de la série, dont l'humour, la suite laisse place au désarroi de Kyon, qui comme l'indique le titre, se retrouve dans un monde sans Haruhi ! Idée déroutante mais géniale. Car ce film est clairement là pour donner une sorte de conclusion à la série (il est d'ailleurs obligatoire de voir l'animé avant), en forçant Kyon à faire le bilan, entre ce qu'il a vécu avec haruhi et sa vie banale d'avant. Qu'est ce qui rends le plus heureux ? Un monde excentrique, quitte à être dangereux, ou une vie trop calme et ennuyeuse ? Si on pouvait choisir, que ferions nous à sa place ? Un monde avec ou sans cette folie du merveilleux ?
Ce questionnement est le centre du film, et donne une scène très originale où Kyon discute avec lui même. L'occasion de rappeler que la mise en scène particulière de l'animé se retrouve par moment dans le film :
Au final Haruhi est peu présente, tout en restant le moteur du récit. Cela permet de mettre en avant les autres personnages et de les développer. La relation entre Yuki et Kyon notamment, ce qui rends le film touchant et émouvant.
Au final si on excepte la longueur mélancolique assez excessive de la première moitié du film, et un manque d'humour qui surprend, c'est un très bon film au scénario bien ficelé et prenant le temps de s'arrêter sur les émotions des personnages. Je conseille vivement à tous les fans ayant aimés l'animé, dont c'est une conclusion mature et admirable.
4/5
anime school life 2015, 16 épisodes
Ce spin-off reprend les personnages originaux, mais dans une version alternative. On suit l'histoire de la rencontre de Kyon avec Yuki, qui grâce à lui ne fermera pas son club de littérature.
Cette série n'est à la base qu'un banal school life inintéressant, et si on ne connait rien de la saga on ne peut que bailler d'ennui. En fait même en connaissant la saga, on baille d'ennui, mais un tout petit moins :) Donc déjà, ne commencez surtout pas la saga par là ! Ce spin-off s'adresse surtout aux afictionados du film, et il est indispensable de l'avoir vu avant.
Précision importante d'ailleurs : le raccommodage avec le reste de la saga est extrêmement maladroit. J'ai crû que la série nous servait la trame alternative du film, avec la Yuki Nagato "humaine", mais non, c'est plutôt une réalité alternative basée sur le film (l'animé est d'ailleurs l'adaptation d'un manga... c'est des poupées russes !).
Bref, le premier grand, immense même, mauvais point, c'est qu'il ne se passe rien et qu'on ne peut pas faire school life plus banal. Même si Haruhi finit par débarquer, et que l'on retrouve ses habitudes de faire tourner le monde autour d'elle comme elle l'entend, en martyrisant Kyon notamment, on s'ennuie à mourir.
J'en suis même venu à me demander si le but de cette série n'était pas de démontrer que sans psions, voyageurs temporels et autres extraterrestres, la vie est ennuyeuse !
Cela dit, les fans de la série, tout en se désolant quand même, pourront prendre un certain plaisir à relever toutes les références glissés par ci par là, visuellement mais aussi dans les répliques, voir l'air que siffle Haruhi... références donc, au film surtout, mais aussi à la mélancholie d'Haruhi.
L'autre intérêt, est de voir les personnages sous un nouveau jour. J'ai particulièrement aimé le rôle de Ryoko Asakura, qui tout en gardant son côté ultra-protecteur avec Nagato avec une tendance à aimer les couteaux et menacer Kyon, et bien elle gagne de la douceur, eh oui ! Et ce personnage, franchement trop excessif pour moi et sous-developpé dans la série originale, prends enfin un peu de place.
C'est clairement le personnage qui s'en sort le mieux, parce que Haruhi finit dans une telle caricature de l'enfant gâté qu'elle disparaît plus ou moins des derniers épisodes (parce qu'elle est en examens. Sérieux ?!). Ne pas oublier Mikuru qu'on ne verra que pour sa naïveté et ses seins, et sa copine qui m'exaspère toujours autant... Koizumi subit lui aussi un afadissement massif et se résume par "je suis le larbin de Haruhi parce que je l'aime en cachette" (comme dans le film), et ses piques de la séries originales seront réduite à quelques interventions foireuses (même si moi, le trip avec Kyon aux bains ça m'a fait rire. Mais c'était con d'accord).
Je finis avec les principaux protagonistes, Kyon et Nagato. Leur histoire pseudo-amoureuse est censé être la trame de la série, sauf que ça ne marche pas car cela évolue, hum, disons d'un milimètre en 16 épisodes, et encore je suis gentille. On peut pas faire plus banal que Kyon, qui l'était déjà mais gagnait sa place par rapport aux autres dans la mélancolie : ici forcément, c'est un personnage en papier.
Nagato n'y échappe pas non plus. Naïve, rougissante, "kawaï". Et ça suffit pour un personnage hein, faisons lui faire la même chose, avoir les mêmes expressions.... Ahem. Et puis le scénario subit un brusque coup de théâtre. En bon fan d'Haruhi, on attend ça depuis le début, on croit au miracle, au lien tant espéré avec l'univers de la mélancolie de haruhi... le ton devient radicalement différent, complètement déprimant, et l'anime semble vouloir nous livrer une réflexion profonde sur ce qu'est la personnalité. Sauf que c'est à minima abscon, au pire complètement con. ça ne marche pas, à plusieurs points de vue, et ça finit en relative farce histoire de faire rebondir cette histoire d'amour, parce que bon le spectateur attend, hein, et il peut attendre encore longtemps. Je préfère vous prévenir : non, il n'y aura pas de final satisfaisant à ce niveau, et j'ai eut furieusement envie de leurs enlever leurs balais dans le cul !
Bref, ce spin-off est un raté total, en dirait une mauvaise fanfiction. Ce n'est qu'une succession de clichés, dans la forme et le fond, une histoire ben heu, y'a pas d'histoire en fait, et en prime on est frustré, donc à moins de souhaiter relever les clins d’œil (ça m'a fait sourire) et voir les personnages autrement (surtout Ryoko), non, franchement non.
Je déconseille 2/5
Série en 20 tomes, le 20eme sera publié en France cet été le 4 juillet 2018 (je ne suis pas sûre qu'il adapte complètement les 11 volumes du Light novel, apparemment ce ne serait qu'une "première partie" mise en pause depuis des années)
Imaginez ma joie de fan lorsque je découvre que la série a été adaptés en manga, et qu'il continue avec des histoires inédites en français (à la base Haruhi est une saga de light novel au Japon, tout n'a pas été adapté en France) ! J'ai donc acheté les tomes 7 à 9 (qui reprennent le film) et 10 à 12, histoires inédites en français donc, persuadé que ça serait génial et.... j'ai cruellement déchanté.
Ce qui choque surtout c'est le dessin d'une pauvreté navrante. Les yeux sont à peine plus que des tâches noires, les cheveux n'ont aucuns détails ce qui donne l'impression d'une esquisse incomplète pour Nagato et donne un aplat noir (avec deux reflets gris invisibles) pour les garçons ! Les fonds sont aussi très légers, bref, ça manque d'un travail graphique et rend parfois les personnages difficile à reconnaître, surtout entre Kyon et Koizumi.
Côté narration on a vu mieux même si ça reste compréhensible. Le fait d'avoir pu comparer le film et sa version manga m'a montré combien la narration du film d'animation est maîtrisée : certaines phrases sont carrément bizarre dans le manga, voire des explications deviennent incompréhensibles, quand ce n'est pas la situation elle-même qui manque de clarté (la surprise de Kyon de voir une ancienne "connaissance" débarquer se résume à un vague O répété, ne laissant montrer aucune émotion violente qui le traverse pourtant, sans parler qu'on ne comprends même pas qu'elle arrive dans la scène...)
Bref le seul vrai atout du manga est de nous fournir de l'inédit, enfin la suite ! Pour cela l'histoire continue sur la ligne que l'on connait bien, avec les aventures de la brigades, en vacance à la neige (sympa), à enquêter (oui encore... une histoire archi nulle), ou à l'école (mouarf). Si on note une continuité et une avancée de l'intrigue globale se résumant à deux phrases, je n'ai pas été très emballée, notamment à cause des défauts du manga énoncé ci-dessus. J'ai donc décidé d'arrêter au tome 12 malgré toute l'affection que je peux avoir pour cette saga, c'est dire si le manga est loupé pour dégoûter des fans !
Bref, ce manga est un gros loupé, que ce soit au niveau du dessin et de la narration, et servira surtout de mises-en-bouches pour les fans hardcores qui arriveront à dépasser les défauts pour apprécier de découvrir de l'inédit en français, notamment les petits focus faits sur les personnages de Yuki et Mikuru.
1,5/5