Point Otaku (2ème partie) : No game no life, Toradora, Witchcrafts works (et je vais crier vite fait sur Saint Seiya 2019)
Après avoir parlé d'animés SF avec un coup de coeur dimanche, on passe à de la fantasy avec :
No game no life
2014 - 12 épisodes. fantasy, humour, Iseikai (des humains qui passent dans un nouveau monde)
Sora et Shiro sont inséparables, ils jouent d'ailleurs ensemble sous le pseudonyme de "blanc". Ils sont alors invulnérables, aucun jeu en ligne ne leur résiste. Un jour où ils battent difficilement un certain Teto, celui-ci les récompense en les envoyant dans un autre monde où tout se règle par le jeu. L'occasion pour nos hikikomoris* de devenir les rois du monde !
Ce qui m'a frappé dans cet animé c'est son visuel, avec son chatoiement de couleurs ultra vives, les contours des dessins étant rouge foncé au lieu du noir habituel. Il va sans dire que j'ai adoré ce style original et joyeux. L'animation se révèle aussi d'un haut niveau tout au long de la série, rien à dire à ce sujet. J'ai aussi beaucoup aimé le côté intellectuel de la saga : on est surtout ici dans des duels psychologiques, de la manipulation autour de jeux très divers. Nos héros règlent tout avec leur intelligence, et l'intrigue est basé là dessus. L'histoire principale de la série est une sorte d'immense jeu de stratégie, nos héros usant des meilleurs ruses pour conquérir les pays voisins, et la thématique du jeu est sans surprise le coeur de chaque épisode. Cela donne du suspens et des jeux prenants, que ce soit la partie d'échec ou le shiritori** apocalyptique avec Jibril qui restera pour moi l'un des meilleurs moments de la série. No game no life est une série légère et humoristique, ce pourquoi il n'y a guère de réflexions profondes malgré l'importance donnée à l'intelligence. Un humour parfois réussi (références, parodie du gamer...) mais qui malheureusement va souvent dans du très bas de plafond et le sexisme.
Car le gros défaut de cet animé, c'est son fan-service abusif, qui est en fait de l'ecchi (je vous renvoie à mon article sur Chobits où j'ai expliqué la différence entre les deux) : par exemple un running gag va être de retirer les vêtements des filles (le duel avec Jibril allant jusqu'à faire retirer par magie aussi les tétons avant de la dévétir pour que cela ne soit pas censuré, comme le clame le héros, ce qui m'a fait sourire un peu, sauf que ça va plus loin, bref). Le problème c'est surtout vis à vis du personnage de Stéphanie, qui passe son temps à se faire ridiculiser. Tout un épisode va ainsi servir à l'humilier encore et encore, car elle insiste pour faire des paris stupides (qu'elle perd), et se retrouve à imiter un chien avec pour seul vêtement une tenue de soubrette (et sans culotte). On a vu plus fin.
Bref, j'ai aimé No game no life pour son dessin coloré, pour son mécanisme narratif basé sur la ruse, son excentricité et sa légèreté humoristique... mais je n'ai pas aimé quand cela vire à l'humour sexiste et la façon dégradante dont le personnage de Stéphanie est utilisé. Cela vient bousiller la réussite du titre. A noter aussi que si j'ai apprécié l'univers, je n'ai pas été surprise que l'animé se termine en queue de poisson, car dès le début en fait l'objectif des héros est explicite et il n'y pas de surprise sur le chemin (d'ailleurs le light novel à l'origine de l’œuvre n'est pas terminé, comme si l'auteur ne savait pas quoi raconter).
3,5/5
*terme japonais désignant une personne se coupant du monde et des autres en s'enfermant dans sa chambre, souvent en se plongeant dans le virtuel, pendant des mois voire des années.
**c'est un jeu de mots où l'on donne un nouveau mot à partir de la dernière partie du précédant, formant une sorte de cadavre exquis.
Et maintenant on rejoint le monde scolaire, d'abord en version fantastique avec :
Witchcraft works,
Takamiya est un lycéen ordinaire, jusqu'au jour où un immeuble entier lui tombe dessus comme par magie, et que Kagari, la fille de la directrice, sur son balai volant, le sauve...
Cet animé utilise le mythe des sorcières et réinvente celui du beau prince charmant, avec une inversion sympathique. Ici c'est le héros qui se fait sauver les miches par une terrible et puissante sorcière (et très belle aussi bien sûr). L'équilibre entre les deux personnages est intéressant, l'action étant dévoué à la sorcière, et le "personnage effarouché qu'il faut protéger" étant le rôle du héros. Cela dit Takamiya va essayer de s'impliquer comme il peut. S'il est dommage que Kagari soit un peu trop réduite à une dévotion extrême, ce qui est avilissant, j'ai aimé ce duo. Pour le reste on a affaire à un monde complètement barré, où les sorcières des Tours et des Ateliers s'affrontent en ville à coup de lapins géants... Et ce dans la totale ignorance des humains qui ne peuvent pas les voir quand elles portent leurs capes. Il y a beaucoup de personnages, trop, et on a le droit à une overdose de sorcières, ce qui rend certains retournements de capes, heu pardon de vestes, un peu incomprehensibles. Mais de toute façon ça s'agite, ça crie, ça explose, et le but est clairement le divertissement décérébré et fun. Dommage quand même que l'intrigue principale, qui a bien une conclusion dans le dernier épisode, ne nous explique pas tout du, ou plutôt des pactes liants Takamiya (pourquoi??). C'est peut être du au fait que le manga se continue encore à ce jour.
En conclusion un animé humoristique un peu bizarre, j'ai eu du mal à rentrer dedans. Côté dessin il y a quelques plans bigrement bien foutus et la 3D est bien intégré, m'enfin ça ne vole pas haut dans l'ensemble, comme le script.
2,5/5
Pour finir ce tour d'horizon on revient dans notre univers avec un classique du school life :
Toradora
2008 - 25 épisodes. School life, amour et amitié, comédie dramatique.
Ryuuji est un lycéen dont les yeux menaçants font peur, pourtant sa personnalité est douce et il aimerait que les autres ne s’arrêtent pas à son physique. Taiga de son côté est "le tigre de poche", l'une des tsundere de sa classe qu'il ne vaut mieux pas embêter. Ils vont se rendre compte qu'ils ont le même problème, à savoir leur impossibilité à déclarer leur flamme à la personne qu'ils aiment, et décident de s'entre-aider.
Oui je rattrape mes classiques. Je ne sais pas trop quoi en dire, j'ai eu du mal à accrocher à cet anime pour plusieurs détails curieux : le personnage de Ryuuji surtout, avec son exaspérante façon d'agir en "mère poule" auprès de Taiga, et puis le running gag avec son perroquet qui est juste affreux. Après j'ai eu un peu d'attachement pour Taiga, parce que l'anime la rend kawaii malgré son comportement capricieux. Les autres personnages m'ont été assez indifférents, surtout par leur côté "l'amitié avant tout" (Minorin... J'aurais voulu la baffer à la fin), et je ne parles pas de la mannequin casse-pied (même si elle montre un personnage assez complexe, celle d'une personne avec un métier d'adulte qui a grandis trop vite). Bref dans ce genre d'animé "amour et amitié", si on n'accroche pas aux personnages c'est mort ! Cela dit, si je n'ai pas trop aimé leurs comportements, notamment à la fin, j'étais quand même curieuse de savoir ce qui allait leur arriver et il y avait une certaine émotion qui se dégageait dans quelques épisodes. A noter que même si je n'ai pas aimé la fin, il y a une conclusion (et un retournement de situation) : elle a le mérite d'être là, qu'elle plaise ou non.
Un classique auquel je n'ai pas trouvé grand intérêt. J'ai aimé quand même rencontrer la fameuse Taiga.
2,5/5
Pour finir, quelques mots sur Saint Seiya 2019 :
Cet été Netflix nous proposait une nouvelle version du fameux Saint Seiya (connu improprement comme "les chevaliers du zodiaque" en français). La suite sera disponible fin janvier. Ce reboot est beaucoup décrié, et à raison mdr.
Je n'ai pu voir qu'un seul épisode, j'ai eu trop mal pour continuer lol. Je ne suis pas une intégriste pourtant, j'ai même du mal avec l'aspect daté du dessin du premier animé. Mais quand même. Moderniser ok, c'est même une bonne idée. Je ne suis même pas contre l'idée farfelue qu'ils ont eut de faire en sorte que les chevaliers affrontent une armée moderne. Mais infantiliser non. Les poses, les dialogues, cette façon de bouger et ces clichés dignes des cinématiques de jeux PS2... (Et Athéna sait que je surkiffe cette console)... J'ai l'impression de revenir à la maternelle où l'on explique trois fois (histoire d'être sûr que t'as bien compris) la légende des Saints etc. La narration est clairement une catastrophe.
Je n'ai pas voulu en voir plus car je sais aussi que va intervenir un changement majeur sur le personnage de Shun que je trouve si dommage (pour ne pas dire autre chose) : ce chevalier a souvent été critiqué pour son côté féminin (armure rose tout ça), or Shun devient une femme dans cette version ! C'était mon personnage favori, un peu de douceur dans ce monde de testostérone, il montrait qu'on peut être un homme "fort" mais sensible aussi... tout ça part à la poubelle... En plus c'est évident qu'en six épisodes seulement la série bâcle l'histoire sur tous les aspects (une histoire qui fait quand même des dizaines de mangas et une cinquantaine d'épisodes dans le premier animé), et d'après ce que j'ai lu la série va faire des méchants bêtement très méchants (perdant une certaine subtilité initiale sur les chevaliers noirs, et ajoutant un général bien méchant avec le look bien caricatural qui va avec).
Bref si vous voulez vous donner une idée rien de tel que la bande annonce qui annonçait déjà la catastrophe (et qui reprend d'ailleurs la grosse confusion de la traduction française faisant de Seiya un "chevalier du zodiaque" alors qu'il est chevalier de bronze pas d'or !) :
ps : pour l'instant dans ce que j'ai vu de la saga c'est les OAV Hadès que je trouve les meilleurs, puis Saint Seiya Omega qui s'en sort en seconde place avec les honneurs, suivi de la série originale, et enfin du dernier film d'animation qui avait la classe visuelle à défaut d'un scénario. Cette dernière série finit donc dernière, et en admettant qu'elle s'améliore elle battra peut-être le film mais c'est pas gagné. bon au moins ça m'aura donné envie de reprendre la saga 😌
2014 -12 épisodes. School life, fantastique, comédie.