La culture est un droit
Hier, le site de Megaupload a été fermé par le FBI.
Une tête de l'hydre a été coupée. Il en repoussera d'autres. Il en existe déjà des dizaines.
Partager est une liberté, se cultiver est un droit
La culture devrait être un droit et une liberté reconnue, tout simplement parce que la culture permet de former sa réflexion, son esprit critique, permet de mûrir. Bref, de ne pas être un mouton paumé dont la seule pitance est la bouillie commerciale qu'on lui sert sans lui demander son avis.
La culture c'est aussi un divertissement : le plaisir ludique n'est pas à négliger, non seulement pour nous aider à être heureux, mais aussi parce que nous apprenons par le jeu (et ainsi, nous assimilons des idées parfois difficiles d'accès, parce que le plaisir et la réflexion sont liés. Exemple : lire un bouquin théorique, en philo par exemple, cela rebute. Mais lire de la SF, qui traite du sujet de manière romancé, cela attire n'est ce pas ?).
Quant au partage, c'est non seulement le plaisir de ne pas vivre seul dans son coin, mais aussi ce qui fait avancer le monde. Si l'homme qui avait inventé le feu n'avait pas expliqué son invention à ses camarades, on vivrait encore avec des peaux de bêtes sur le dos.
Mais ça coûte de l'argent !
Les séries télé sont peut être le produit culturel le plus honteusement inaccessible aux petits économies : à moins d'accepter la bouillie infâme de la télévision - à base de rediffusions nanardesques, de diffusions chaotiques, et de clonages policiers - il faudrait débourser environ 30E par saison sur une offre légale extrêmement incomplète.
Pour un film en dvd comptez autour de 20E sans bonus. Un cd de musique 10/15E, un livre grand format 25E. (spectacle / concert : j'y vais jamais, mais après recherche rapide c'est de 30 à 80E -et plus)
Bon évidemment il y a les poches, des occasions, des systèmes dématérialisés "à la demande", bref, des astuces pour baisser les prix. Reste que c'est un budget conséquent, difficile à concilier avec la hausse des loyers, des transports, de la nourriture... et la baisse du pouvoir d'achat.
Et si encore l'argent revenait réellement aux artistes !
Dans la plupart des cas, les chaines de productions gonflent les prix de façon vraiment intolérable (j'enfonce une porte ouverte là). Sans oublier l'Etat, et oui on y revient, l'Etat qui croit que le Sport c'est de la Culture (hein ?), l'Etat qui a tout intérêt à ce que nous soyons des gentils moutons, l'Etat qui a augmenté la TVA, sur les livres par exemple, plutôt que d'aider l'accès à la Culture.
Que faire ?
Il n'existe aucune offre légale satisfaisante : hors de prix, inadaptée... Ah si on pouvait payer directement les artistes !
Des solutions ont été proposés par beaucoup, par exemple un "forfait culturel" au mois ("la licence globale"). Bernard Weber (décrié par beaucoup), avait quand mêmes quelques bonnes idées dans son encyclopédie du savoir relatif et absolu, par exemple, celle de proposer une scène ouverte, où pour un petit prix, les spectateurs auraient accès à un spectacle varié : les amateurs pourraient se produire dans un temps limité, par exemple avec huit mini-spectacle de quinze minute. Au final, c'est la diversité et la talent qui en ressortirait.
Moi je dis qu'idéalement la culture devrait être "gratuite", payée par l'état -donc les contribuables. Bon, ne rêvons pas trop fort, ça risque de ne pas être pour demain. Mais imaginez, rien que payer 1E par oeuvre, la moitié allant directement dans la poche de l'artiste, l'autre moitié pour la production, et l'Etat s'occupe du reste ? Les chaînes de productions gommées, la 'publicité' assumée par les bénévoles (comme les blogs), peut être des achats groupés pour réduire le coût des fournitures, que sais-je ?
Je n'ai certainement pas la solution parfaite, mais je suis sûre qu'une meilleure possibilité que notre système mercantile actuel peut exister.
Et tant que ce genre de système n'est pas en place, on fait comme on peut pour se cultiver malgré tout. Quant on peut mettre un peu d'argent, on préfère user des filières courtes, par ex en achetant aux petites maisons d'éditions.
Les partageurs (et non pirates) ne font pas que "profiter" du gratuit, ils sont je pense, bien plus nombreux qu'on l'imagine, des citoyens amoureux de la Culture. Ils la diffusent librement parce que plus elle est partagée, plus elle est connue de tous, et offre de la joie et matière à réflexion à tous.
Je crois que la période est faste pour la Culture : elle est appréciée et recherchée, les artistes indépendants ont droit à un bouche à oreille hors norme grâce aux réseaux, et malgré la crise les "petits gens" mettent leurs économie pour aller au cinéma ou au concert.
La Culture est en plein boum, et en pleine mutation aussi : cela crée des heurts, la Société conventionnelle ne comprends pas et rechigne à s'adapter, mais à terme, on l'obligera à y venir.
Nous sommes dans un monde merveilleux : grâce à Internet, nous sommes reliés instantanément au monde entier. L'année dernière a prouvée que cela pouvait faire basculer des dictatures.
C'est la force du nombre et de l'union.
Partout dans le monde, beaucoup de gens comprennent petit à petit que le capitalisme est mort et que l'on doit changer de système, qu'il est temps de créer un monde plus juste et solidaire.
Et ce, à tout les niveaux de notre vie : de notre alimentation, la façon de nous soigner, de nous loger, et celui aussi, de partager la Culture.
2012, c'est l'année d'un monde nouveau.
Allons aidons le monde à changer !
Epilogue : Mettre fin au jeu dangereux du gendarme et du voleur
Dans ce jeu du chat et de la souris, de la loi contre la liberté, il y a décidément quelques vérités bien difficile à entendre par l'Etat : plus ils se montrent intrusifs dans nos libertés (avec des prétextes de plus en plus fallacieux, comme Hadopi et la "sécurisation" de notre ligne impossible à prouver), plus ils nous poussent vers l'illégalité et l'anonymat.
A terme, l'internaute-citoyen lambda va avoir accès à des réseaux souterrains utilisé auparavant uniquement par les "vrais" criminels (par exemple les fameux pédophiles que les autorités sont incapables de trouver -mais les Anonymous si).
Cela fait des mois, des années même, que bon nombres de personnes, et même les services secrets, ont sonnés l'alarme : il va devenir impossible de démêler ces cyber-citoyens qui, pour prendre une image, fument un joint, des trafiquants d'humains, marchands d'armes etc. Le flux de donnée va être illisible, et donner le champs libre aux "vrais" criminels. Au lieu de renforcer la sécurité, cela empire la situation !
Dans cette spirale infernale, c'est nos libertés les plus fondamentales, comme la liberté d'expression ou d'avoir une vie privée, qui sont sacrifiés, pour un résultat... inverse !
Le pire, c'est peut être que la plupart des gouvernements sont si bornés qu'ils ne voient pas leurs erreurs, persistent et signe. Nous pauvres Français en sommes un malheureux exemple.
Un certain Nicolas s'est empressé de se réjouir de la fin de Megaupload (qu'il faut bien avouer, était une société se faisant des... noix de cocos en or) et de s'engouffrer dans le refrain sécuritaire : Hadopi 3 est déjà en marche, et court même.
Alors moi je vous le dit, n'oubliez pas d'user de votre petit papier de vote pour dire au chef des gendarme qu'il va trop loin !!