Kenshin le vagabond de Nobuhiro Watsuki (Première partie)

Publié le par Marguerite

Kenshin le vagabond de Nobuhiro Watsuki (Première partie)

titre japonais : rurouni Kenshin

genre : shonen, historique, samouraï

Manga : terminé en 28 tomes (ancienne édition) ou 22 tomes (perfect edition). Commencé en 1998 en France. 

Autres supports : anime de 95 ép, 6 OAV, 3 film live

en cours de production : film live et suite en manga !

Je ne pense pas que ce soit une surprise pour quiconque, le célèbre vagabond a conquis mon cœur il y a des années déjà (voir les dessins que j'ai fait, là par exemple). Il est temps de vous le présenter !

L'Histoire

L'ère meji est né dans le sang de la révolution. 11 ans plus tard, il est interdit de porter un sabre et les anciens samourais cherchent un but à leurs vies. C'est dans ce contexte que Kaoru, jeune femme adepte des arts martiaux cherchant à venger l'honneur de son école de kendô en poursuivant un criminel, rencontre un vagabond portant un sabre inversé...

C'est une saga qui me tiens à coeur, elle me touche. En apparence c'est un shonen tendance nekketsu dans ce qu'il y a de classique (surtout au début, donc monter une équipe, combattre un méchant, puis un autre...), c'est drôle et parfois un peu nais dans les sentiments, mais c'est en même temps honnête et cela frappe juste. Cela tiens à deux choses.

Tout d'abord le personnage bien sûr : Kenshin Himura, ancien assassin, samouraï devenu vagabond cherchant un but après ses crimes. On est très loin du héros lambda typique, orphelin et fonceur, du nekketsu classique ; ici Kenshin est un homme mûr qui a bien vécu - même si cela ne l'empêche pas de se comporter aussi comme un gamin joueur. Kenshin le vagabond nous parle de rédemption, de culpabilité, mais possède surtout une vision optimiste et gaie de la vie. Kenshin ne traite pas son passé comme un fardeau déprimant et insupportable, au contraire il l'accepte. Il semble avoir décidé de vivre au présent et de profiter de la vie, tout en tirant leçon du passé et sans fuir sa responsabilité. Il est dans une énergie positive où pour se racheter il utilise ses talents pour aider les gens.

Mon fanart de Kenshin, dispo à la vente ^^ Contactez-moi, image disponible sur pleins d'objets ^^ (c'était ma coupure pub D )

Mon fanart de Kenshin, dispo à la vente ^^ Contactez-moi, image disponible sur pleins d'objets ^^ (c'était ma coupure pub D )

Bref, le fait d'avoir choisit un tel personnage donne lieu à un développement très fort sans avoir besoin de se lancer dans un pathos pénible (même si certains diront toujours que c'est traité avec trop de légèreté). Ces thèmes seront aussi traités avec brio avec tout les personnages de la saga, tel un fil d’Ariane. De plus, cela amène un vrai dilemme dans l'action : Kenshin peut-il tenir sa promesse de ne pas tuer alors qu'il fait face à des adversaires de plus en plus fort qui veulent sa tête ? Cela crée une bonne intensité narrative. Qui culmine bien sûr avec l'arc final en lien direct avec son passé d'assassin. D'ailleurs si vous avez entendu parler de la série, c'est sans doute à travers les OAV adaptant le chapitre de la mémoire de l'époque où il était assassin, célébrés pour beaucoup comme un joyau de l'animation japonaise (j'irai pas jusque là mais j'en reparlerai).

Enfin le deuxième bon point de la saga, c'est de se placer dans un contexte historique, à une époque charnière du Japon, à l'aube de la modernisation. Quel sens donner au code d'honneur des samouraïs dans ce monde nouveau ? Quoi faire de tout ces guerriers qui n'ont plus le droit désormais de porter le sabre ? Un changement aussi radical, du régime féodal à l'égalité des classes, ne s'est pas faite en un jour. C'est une période très intéressante qui nous est présentée ici, bien qu'on reste dans une histoire personnelle (celle de Kenshin) et fictive, la saga s'appuie sur le contexte historique mais ne fait pas de la reconstitution (comme par exemple dans Hakuouki.)

La saga nuance aussi sérieusement toute catégorisation Bien / Mal : elle nous montre qu'on pouvait être le pire (un assassin sanguinaire) et devenir quelqu'un de meilleur qui aide les autres, et que l'on peut facilement être berné par ses idéaux. Que finalement on peut toujours changer et racheter ses fautes, à conditions de les reconnaitre et de les accepter.

Kenshin touche mon petit coeur ^^ J'ai de la compassion pour le héros, j'ai été emballé par ses aventures et son sourire malgré son passé. Y'a du suspens, de l'émotion, de l'action, avec un fond mature là en filigrane. Surtout j'ai apprécié le ton profondément humain et positif de la saga, la vision de la vie et de l'instant qui en émane. Kenshin n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour émouvoir, nulle besoin de drames horribles, on est pas dans une histoire de samouraï dark façon Kyo, mais au contraire dans quelque chose de lumineux. Juste la vérité, comme le héros le dit dès le début : un sabre est fait pour tuer, mais il est possible d'en faire quelque chose de bon.

C'est beau de voir Kenshin se battre pour sa rédemption. 5/5

PS : Mon seul bémol ira pour Kaoru : j'ai beaucoup de mal à me faire à cette fille, même si elle présente un aspect combatif intéressant. Et puis pour certains ennemis aux techniques de combats limite fantastique.

PS2 : Côté sang la saga reste sage, certes y'en a, puisque ce sont des combats aux sabres, mais ça reste d'autant plus gentil que Kenshin a un sabre à lame inversé (et donc ne coupe pas son adversaire). On est loin du trash de Kyo, et je pense même que Bleach est plus sanglant. Seul l'arc du passé, assassin oblige, est beaucoup (beaucoup) plus violent. J'en reparlerais plus tard.

Quelques mots sur l'image (manga) :

Il est important de dire qu'il y a deux éditions françaises pour ce manga. La plus ancienne présente un gros défaut qui nuit beaucoup à la série : les onomatopée sont traduits en grosses lettres qui gâchent les scènes d'action, en rendant certaines presque illisibles !

Les onomatopés pénibles de l'ancienne éditionLes onomatopés pénibles de l'ancienne édition

Les onomatopés pénibles de l'ancienne édition

La nouvelle édition dit "perfect edition" est plus grande, la traduction a été revue (et c'est mieux), le découpage aussi*. Surtout cette nouvelle édition retrouve les onomatopées d'origine ! Et il faut dire que le japonais se mêle nettement mieux à l'image que le français.

regardez comment les onomatopés japonaises se fondent dans l'image pour donner le bruit du fiacre !

regardez comment les onomatopés japonaises se fondent dans l'image pour donner le bruit du fiacre !

Bref quoi dire sur l'image ? elle est classique et n'a rien d’exceptionnel au début, puis s'améliore nettement. Je vous assure que j'ai eu un choc, lorsque j'ai feuilleté la série récemment, en passant du tome 14 au tome 2 ! A noter les coupes de cheveux de Kenshin et Kaoru qui sont simplifiés plus harmonieusement au bout de quelques tomes, et heureusement, car au début Kenshin a les cheveux en pétard !

Kenshin le vagabond de Nobuhiro Watsuki (Première partie)

Beaucoup trouvent à Kenshin un côté un peu efféminé, accentué dans l'anime. C'est vrai qu'avec autant de cheveux, au début le style de dessin fait plus penser à un shojo. Je pense aussi que cela dépend beaucoup de ses yeux, qui changent de formes suivant s'il est en mode "assassin" ou décontracté. Dans ce deuxième cas, ses yeux peuvent être bien grands et arrondis, mais tout ça c'est dans les premiers tomes seulement.

Je suis très fan du dessin de Watsuki ^^ J'aime le dynamisme de ses planches d'action que ce soit par les fonds ou par les angles de vues. J'aime le travail des cheveux qui reste fin et ne tombe pas dans la facilité. D'ailleurs, beaucoup de planches ont droits à des feuilles qui volent, et autres éléments naturels venant mettre en valeur les scènes. Bref dans mon panthéon de mes mangakas préférés, que ce soit pour la narration ou le dessin, à côté de Mashima et les Clamp, il y a Watsuki XD

wahou !

wahou !

J'ai particulièrement noté que les personnages, surtout les ennemis, ont des têtes bien particulières, et c'est quand même vachement agréable d'avoir un manga où tu ne passes pas dix ans à essayer de reconnaitre qui est qui parce qu'ils ont la même tête ! Même si parfois le mangaka leur donne un look fantastique qui casse un peu le "réalisme" du manga (un cracheur de feu énorme, un autre avec un crâne pointu...)

Regardez les gugus à gauche

Regardez les gugus à gauche

A noter qu'en bonus dans l'ancienne édition (non conservé dans la perfect edition :(  ) vous trouverez en fin de chapitre une page nous présentant un personnage : qu'est ce qui a inspiré l'auteur pour le créer etc. Avec un croquis du perso. J'ai trouvé ça très intéressant. Il y a aussi des histoires bonus qui sont les premiers mangas historique de l'auteur et qui ont ensuite servi de base pour la série. J'ai une préférence pour "les combats de la nouvelle lune" (T6 ancienne édition, que l'on retrouve dans le tome 10 de la perfect édition au milieu du reste c'est un peu étrange). Il y a aussi beaucoup de pages couleurs dans certains tomes de la perfect édition et je ne sais pas si c'était déjà en couleur à l'origine.

En conclusion : la perfect edition vaut vraiment le coup, mais vous pouvez facilement trouver les premiers tomes de l'ancienne édition en occasion si vous voulez découvrir la série sans trop investir. Et comme j'y reviendrais dans la deuxième partie de cet article, si vous devenez choisir entre les mangas et l'anime n'hésitez pas : le manga est nettement supérieur (on dit souvent ça mais là c'est vrai de vrai) ! Je vous conseille ardemment la saga si vous aimez les histoires de samouraï, de rédemption, de duels aux sabres, de héros au lourd passé qui décide de défendre la veuve et l'orphelin...

La prochaine fois je vous parlais de l'anime, des OAV, et des films, et j'évoquerais la suite du manga, car oui, il y a une suite en cours de parution ! Restez connectés !

* ce qui personnellement m'a cassé les pieds, car je n'ai pas trouvé les références nécessaires pour passer d'une édition à l'autre. Je peux vous conseiller la transition que j'ai suivie : après le 9ème volume de l'ancienne édition, enchainer sur le 8ème volume de la perfect edition.

Une dernière image pour la route *yeux en coeur*:

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